Les "réformes" de Sarkozy-Fillon : Un plan de rigueur qui n'ose pas dire son nom21/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2068.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les "réformes" de Sarkozy-Fillon : Un plan de rigueur qui n'ose pas dire son nom

Au soir du second tour des élections municipales, Fillon, expliquant, curieusement, que la défaite de son camp traduisait en fait " l'impatience des Français à voir se mettre en place les réformes annoncées par Sarkozy lors de sa campagne présidentielle ", s'est engagé à les accélérer. Quand on sait ce que signifie le mot " réforme " dans sa bouche, ce n'est pas rassurant. Même si on ne connaît pas dans le détail les mesures programmées, on en devine l'orientation. Elle s'inscrit dans une continuité qui peut se résumer par : plus encore pour les riches, haro contre les classes populaires.

Un mini remaniement ministériel a aussitôt été annoncé pour récompenser quelques courtisans supplémentaires mais ce sont surtout des plats saumâtres que l'on prépare pour la population. En entrée, le chantier des réformes des droits sociaux, déjà largement engagées sous les applaudissements du Medef. D'autres plats sont prévus comme la réduction du nombre de fonctionnaires, qui continuera. On a déjà pu en mesurer les effets dans l'Éducation nationale. On parle de l'augmentation de certaines taxes, parmi lesquelles sans doute la TVA, sociale ou pas. On évoque la diminution de l'impôt sur la fortune (ISF), voire même sa suppression. Quant aux retraites, déjà malmenées par Balladur puis par Fillon, elles reviennent sur la sellette, puisque la loi Fillon de 2003 prévoit un rendez-vous avec " les partenaires sociaux " cette année afin de valider le passage de 40 à 41 années de cotisation pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein. Cette mesure obligera à travailler plus longtemps mais, bien plus souvent, elle se traduira par une réduction du montant des pensions.

À ce propos, on nous ressert les mêmes balivernes sur le déséquilibre des caisses de retraites, dû prétendument à l'augmentation de la durée de vie, qui se traduirait par un rapport défavorable entre actifs cotisants et retraités. On omet de rappeler l'augmentation fantastique de la productivité qui s'est traduite par une augmentation, elle aussi fantastique, des profits des entreprises. Les bilans des grandes sociétés cotées en Bourse, publiés ces jours-ci dans les pages financières des journaux, l'attestent. Et la situation des entreprises qui ne figurent pas au palmarès de la Bourse n'est pas moins bonne.

Il ne faut pas laisser sans réponse cette nouvelle attaque contre le niveau de vie des classes populaires. La CGT et d'autres organisations syndicales appellent à manifester le samedi 29 mars contre la nouvelle remise en cause des retraites. Il faut montrer à Fillon et à ses pareils que l'exigence des travailleurs n'est pas que ses " réformes " soient mises en place plus rapidement, mais au contraire, de leur imposer un coup d'arrêt.

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