Les municipales en Seine-Saint-Denis : Le Parti Socialiste et Voynet gagnent avec les voix de la droite21/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2068.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les municipales en Seine-Saint-Denis : Le Parti Socialiste et Voynet gagnent avec les voix de la droite

Aubervilliers

À Aubervilliers, la liste conduite par le maire communiste sortant a été battue au profit de la liste conduite par le Parti Socialiste.

Pour la première fois depuis 1965, le Parti Socialiste, qui gérait jusqu'ici conjointement la municipalité avec le Parti Communiste, a décidé de partir seul. Dans un premier temps, il avait annoncé que ce serait pour une primaire. Il s'est finalement maintenu au deuxième tour de l'élection et l'a emporté.

Le premier tour avait placé la liste communiste en tête, elle devançait alors la liste socialiste de 350 voix et de 3 %. Quatre listes restaient alors en compétition : deux à gauche, PC et PS, et deux à droite, UMP et MoDem.

Or au deuxième tour, si la liste communiste a gagné 794 voix, la liste socialiste, elle, en a gagné 1514. Cela fait 2 308 voix, bien plus que les 979 électeurs supplémentaires que l'on a comptés au second tour. En fait, les voix gagnées par la liste socialiste entre le premier et le second tour sont presque exclusivement des voix venues de la droite.

En effet une des trois listes de droite du premier tour, qui ne pouvait se maintenir ni fusionner au second, avait appelé à voter pour la liste socialiste. Les voix qu'elle avait obtenues (431) étaient insuffisantes pour creuser l'écart. Mais en outre l'UMP et le MoDem ont perdu respectivement 394 et 504 voix entre le premier et le second tour, dont une grande partie se sont donc reportées sur la liste du Parti Socialiste.

Visiblement, ces électeurs de droite ont préféré voir des représentants du Parti Socialiste diriger la mairie d'Aubervilliers plutôt que des représentants du Parti Communiste. Cela a sans doute des raisons politiques, mais surtout des raisons sociales.

Toute la question est de savoir si le nouveau maire socialiste ne sera pas tenté de renvoyer l'ascenseur à cet électorat.

Correspondant LO

Montreuil

La liste conduite par Dominique Voynet a remporté le deuxième tour de l'élection municipale à Montreuil. Avec 54,19 % des voix, elle a largement battu la liste du maire sortant, le député apparenté PC Jean-Pierre Brard.

Aucune liste de droite n'avait obtenu les 10 % nécessaires pour se maintenir au second tour, mais ce sont quand même les électeurs de droite qui ont tranché et porté Voynet sur le siège de maire de Montreuil. C'est d'ailleurs ce que celle-ci cherchait en maintenant sa candidature au deuxième tour, alors qu'elle était moins bien placée que Brard au premier. L'analyse du report des voix entre les deux tours est en effet très claire. La liste conduite par la sénatrice Verte a gagné 5 727 voix, passant de 8 741 à 14 468, alors que son concurrent n'a bénéficié que d'un report de 1 518 voix, passant de 10 612 à 12 230. La participation ayant été équivalente au premier et au second tour, on peut considérer que Voynet a fait le plein des 5 009 voix qui s'étaient portées sur les trois candidatures de droite présentes au premier tour, et que Brard n'est pas parvenu à récupérer l'intégralité des 2 558 voix obtenues par les listes de la LCR, du PT et de LO.

Cela témoigne donc, sans doute, d'un certain désaveu de Brard, à la mairie depuis vingt-quatre ans, mais cela montre surtout que ce qui a porté ses fruits pour Voynet a été sa campagne jouant sur l'apolitisme, avec des slogans creux comme " Il faut que ça change ", et sur l'anticommunisme, dénonçant par exemple Brard comme le " tsar rouge " voire le " Ceaucescu " local ; de quoi séduire en effet les électeurs de droite.

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