Cité scolaire Henri-Wallon - Aubervilliers (93) : Le rectorat jette de l'huile sur le feu... puis recule21/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2068.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cité scolaire Henri-Wallon - Aubervilliers (93) : Le rectorat jette de l'huile sur le feu... puis recule

À la cité scolaire Henri-Wallon d'Aubervilliers, le rectorat avait été contraint de revenir en partie sur des mesures qu'il comptait imposer et qui auraient abouti à la suppression de 17 postes. Après dix jours de grève, il annonçait le lundi 10 mars qu'il maintenait 13 postes et que seuls les départs en retraite ou les enseignants mutés ne seraient pas remplacés. Bien que n'ayant pas tout obtenu, les professeurs, ainsi que les élèves et les parents qui s'étaient mobilisés ont ressenti les reculs du rectorat comme une victoire.

Mais quelle ne fut pas leur surprise quand, le lendemain de la reprise du travail, la direction annonçait que l'inspection académique décidait de supprimer deux postes supplémentaires au collège, un établissement qui fait partie de la cité scolaire. Sous prétexte qu'il manquait une heure pour boucler le service d'un poste de technologie, l'inspection académique supprimait tout bonnement le poste en voulant contraindre par là même l'autre professeur de technologie à faire des heures supplémentaires.

En apprenant la nouvelle, toute la cité scolaire fut en émoi. Que le rectorat revienne aussi vite sur sa parole a provoqué la colère des enseignants, qui n'acceptaient pas que des postes recédés sur le lycée soient finalement retirés au collège. Aussi, la grève fut donc votée par plus de 50 enseignants pour le jeudi 13 mars, avec manifestation à Bobigny. Les lycéens se réunissaient également en assemblée et appelaient aussitôt à se mobiliser.

Le communiqué de presse pour alerter de nouveau les radios et journaux était à peine terminé que l'inspection académique faisait volte-face et retrouvait, comme par miracle, les deux postes qu'elle voulait supprimer quelques heures plus tôt.

L'inspection académique et le rectorat qui la chapeaute se sont renvoyé la balle s'accusant mutuellement de cette boulette qui, à un moment où d'autres établissements du secondaire sont en lutte dans l'académie, risquait de remettre en grève une cité scolaire qui venait tout juste de reprendre le travail. L'administration s'est dépêchée de faire sa cuisine, transférant des heures supplémentaires du lycée au collège et les transformant en heures définitives... pour rétablir les deux postes supprimés !

Ces gens-là font ce qu'ils veulent avec les horaires, considèrent les enseignants comme des pions que l'on déplace au gré de leurs besoins, cherchent par tous les moyens à supprimer les postes et à réduire les effectifs dans l'Éducation nationale. Mais la preuve est faite que, sous la pression des enseignants, des élèves et des parents, ils peuvent aussi les rétablir. Quand la crainte les gagne, ils deviennent subitement plus raisonnables.

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