Bouches-du-Rhône : Les ouvriers agricoles réclament leurs droits07/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2066.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bouches-du-Rhône : Les ouvriers agricoles réclament leurs droits

Le 19 février, vingt et un ouvriers saisonniers ont déposé des recours devant le tribunal administratif de Marseille pour obtenir une carte de séjour. Cent cinquante dossiers semblables vont suivre.

Il s'agit d'ouvriers agricoles originaires du Maroc et de Tunisie, employés par les grandes exploitations de fruits et de légumes. Ces travailleurs s'étaient mis en grève, en juillet 2005, pour obtenir le paiement des centaines d'heures supplémentaires qui leur étaient dues, des conditions de logements décentes, la fin des retenues sur salaires au titre de prétendus avantages en nature, tels le logement (dans des baraquements) ou l'outillage (qu'ils devaient louer au patron).

Leur statut de travailleurs saisonniers, qu'ils contestent en justice, les contraint à ne résider en France que le temps de leur contrat et les prive d'un certain nombre de droits, dont l'assurance chômage à laquelle ils cotisent pourtant. De plus, il met ces travailleurs sous la menace permanente d'une non-réembauche, sans recours possible.

Depuis la création de ce type de contrat, le travail s'est modifié avec les nouvelles techniques de culture en serre ou forcée. La " saison " des travaux ne dure plus de deux à quatre mois, mais de huit à dix. Les travailleurs ne sont plus, s'ils l'ont jamais été, des travailleurs itinérants, mais des ouvriers toujours employés par le même patron. Ils sont cependant contraints de rentrer au pays pendant les mois où ils ne sont pas payés, privés de toute augmentation de salaire et de toute reconnaissance de qualification, alors que certains travaillent dans la même entreprise depuis trente ans.

Ces travailleurs exigent le minimum des droits reconnus aux ouvriers étrangers, avoir des cartes de séjour, le droit de résider toute l'année dans le pays où ils travaillent et celui de toucher les indemnités pendant les périodes de chômage

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