Arrêts maladie : Le travail, c'est pas la santé07/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2066.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Arrêts maladie : Le travail, c'est pas la santé

À partir de la seconde moitié de mars, la Sécurité sociale va expérimenter dans sept caisses régionales une nouvelle méthode pour traquer ce qu'elle appelle les " abus " en matière d'arrêts maladie : en collaboration avec les officines patronales de contrôle médical des salariés.

Jusqu'ici, les contrôleurs patronaux ne pouvaient intervenir que dans la suspension du versement du complément de salaire versé par l'employeur. Désormais, d'après les dispositions prévues dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008, les renseignements qu'ils transmettront à la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) permettront à celle-ci de suspendre les indemnités journalières qu'elle verse au salarié en arrêt maladie.

Cela fait trente ans que les contrôles des arrêts maladie par des médecins patronaux sont autorisés. Mais seule une minorité de patrons avait recours à ces contrôleurs à leur solde

Cette pratique nouvelle aura pour effet de développer les officines patronales de contrôle médical, qui peu à peu se substitueront aux contrôleurs de la Sécurité sociale.

Les syndicats de médecins ont dénoncé " cette paranoïa de l'arrêt maladie ". Car les " abus " en la matière ne sont officiellement estimés qu'à moins de 5 %.

Le véritable objectif de la Cnam, du gouvernement et des patrons n'est pas seulement de réduire la charge des arrêts maladie, mais d'accroître la pression pour que les salariés continuent à travailler, même malades. Cela fait déjà que de plus en plus de salariés hésitent à s'arrêter, avec des conséquences lourdes sur leur santé, à court ou long terme. Pour rendre plus efficace la machine à produire les profits, c'est l'institutionnalisation du " marche ou crève ".

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