Snecma - Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : Grève pour les 150 euros.27/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2065.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma - Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : Grève pour les 150 euros.

Depuis lundi 18 février, l'usine Snecma de Gennevilliers est en grève pour une augmentation uniforme de 150 euros.

Filiale du groupe Safran et regroupant environ 8 700 salariés dont 1 600 à Gennevilliers (600 ouvriers et 1 000 techniciens et cadres), la Snecma fabrique des moteurs d'avions, en particulier les CFM 56 qui équipent des Airbus et des Boeing. L'usine de Gennevilliers se trouve en amont de la production et détient une position dominante avec la fabrication de pièces essentielles comme les aubes, mais aussi les carters de moteurs ou encore certaines pièces de forgeage.

La grève a commencé dans les secteurs Forges de précision. Les ouvriers de cet atelier avaient entendu dire que la direction venait d'accorder une augmentation de 100 à 150 euros à quelques ouvriers d'un autre petit secteur. La rumeur a aussitôt enflé et finalement la grève a fait rapidement tache d'huile. Le mardi 19 février la Fonderie ralliait la grève, et le 20 c'était le tour de la Mécanique. En deux jours, toute la production était bloquée, avec 400 à 450 ouvriers en grève sur les 600 que compte l'usine. La revendication reprise par tous et qui fait l'unanimité est celle de 150 euros pour tous.

Comme dans bien des entreprises, le mécontentement sur les salaires est fort à la Snecma. Il s'était d'ailleurs manifesté les semaines passées, lors des négociations salariales, quand deux débrayages avaient eu lieu devant le siège de Safran et de la Snecma, les 7 et 14 février derniers. La direction proposait alors des augmentations en fonction des qualifications, soit 2 % pour les P1 et les P2 et 1,8 % pour les autres travailleurs. Après les débrayages, elle lâchait 154 euros d'intéressement supplémentaire, une goutte d'eau comparée aux 156 000 euros de dividendes que l'ex-numéro 2 du groupe Safran touchera en mai 2008.

Les grévistes sont d'autant plus motivés que le groupe Safran accumule des bénéfices considérables : 157 millions d'euros de bénéfices en 2006 et 406 millions en 2007. Les carnets de commandes regorgent : 1 382 moteurs livrés en 2007 et une prévision de la direction de 2 074 moteurs pour 2008. Les dividendes reversés fin juin 2007 par les filiales aux actionnaires s'élèvent à 431 millions d'euros. Bref, de l'argent il y en a !

Jeudi 21 février, les grévistes de l'usine de Gennevilliers sont allés à plus de 400 rendre visite à leurs voisins ¬d'Hispano-Colombes, une autre filiale de Safran. L'accueil a été chaleureux, au désarroi de la brochette des dirigeants d'Hispano qui, impuissants, ont observé le cortège défiler dans l'usine. Le lendemain, environ 250 grévistes se sont rendus à l'usine Snecma de Corbeil-Essonnes où, là aussi, l'accueil a été particulièrement chaleureux. Puis, dans une ambiance festive et dynamique, un cortège commun est parti en manifestation devant le siège de la Snecma, non loin de là, à Courcouronnes.

Lundi 25 et mardi 26 février, la détermination était entière à l'usine de Gennevilliers, où les grévistes étaient tous décidés à réussir la journée du mercredi 27 février, jour où la direction Snecma a accepté d'ouvrir une nouvelle négociation. Les 150 euros mensuels sont à l'ordre du jour et le restent.

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