Le manque de logements fait prospérer les marchands de sommeil20/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2064.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le manque de logements fait prospérer les marchands de sommeil

À Nice, un marchand de sommeil a été condamné à 30 mois de prison, dont 15 ferme, et 300 000 euros de dommages et intérêts à ses locataires. Propriétaire d'un immeuble en centre-ville, il y avait aménagé 33 " logements " de 7 à 15 m2 qu'il louait entre 360 et 640 euros, en particulier à des handicapés et à des travailleurs immigrés. Ces petites pièces étaient des taudis de la pire espèce : manque d'ouverture et d'aération, sanitaires non isolés d'un évier ou d'un lit, etc. Son immeuble lui rapportait en moyenne 10 000 euros de loyers par mois, en liquide.

Ce scandale a été puni par la justice. Mais pour un cas qui vient à la connaissance du public et qui est réprimé, il en existe des milliers d'autres. Trop souvent ces situations même connues sont tolérées comme un mal nécessaire car il manque dans ce pays près de trois millions de logements pour que toute la population soit convenablement logée. La Fondation Abbé-Pierre estime qu'il existe 600 000 taudis et que 5 % de la population, 3,2 millions de personnes, sont mal logés, dont 2,2 millions dans un " habitat indigne ". Cette situation, dans un des pays les plus riches du monde, résulte du manque de logements populaires et du faible nombre de ceux qui sont mis en chantier chaque année.

La justice a sanctionné un marchand de sommeil, à juste titre. Mais les gouvernements depuis des années laissent s'approfondir cette crise du logement sur laquelle prospèrent les margoulins de toute sorte. Sarkozy ou les ministres se fendent parfois de quelques petites phrases sur ce sujet, mais ne font rien de sérieux pour mettre fin à la crise du logement. Avec eux, les marchands de sommeil ont de beaux jours devant eux.

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