Clamecy (Nièvre) : Contre la fermeture de la maternité20/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2064.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Clamecy (Nièvre) : Contre la fermeture de la maternité

Depuis plusieurs mois, la population de Clamecy et de sa région et le personnel de l'hôpital luttent pour empêcher la fermeture de la maternité.

L'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Bourgogne prétexte le manque de sécurité. Elle dit qu'il manque un poste de sage-femme, qu'il n'y a pas de pédiatre 24 heures sur 24 dans le service et que la maternité fait moins de 300 accouchements. Or, un poste de cinquième sage-femme existe depuis août 2007, c'est un poste précaire, mais il ne tient qu'à l'ARH d'en faire un poste définitif. Et s'il n'y a pas de pédiatre à demeure (et c'est malheureusement le cas dans beaucoup de maternités), il y a un médecin anesthésiste-réanimateur qui a des compétences pour la réanimation pédiatrique. En 2007, il y a eu 214 naissances (en augmentation par rapport à 2005 et 2006), ce qui est loin d'être négligeable.

Par contre, si la maternité fermait, les femmes devraient aller à Auxerre ou Nevers (déjà bien surchargé) pour accoucher (environ 60 km). Et tout le monde pense, sauf l'ARH, qu'il y aurait encore plus d'insécurité.

Les médecins et le personnel médical craignent, avec la fermeture de la maternité, un démantèlement complet de l'hôpital et une aggravation de la situation médicale de toute la région. Un " réseau de santé ", qui fait de la prévention et de l'accompagnement, reconnu nationalement, fonctionne autour de cet hôpital, à la satisfaction de tous. Il serait remis en cause si les praticiens hospitaliers étaient obligés de partir et si le matériel médical nécessaire n'existait plus.

" C'est une décision administrative qui doit s'appliquer ", a déclaré le représentant de l'ARH. Mais la population ne veut pas se plier à cette décision et voir sa région s'appauvrir un peu plus. Rassemblements et manifestations se succèdent donc. Les maires des communes autour de Clamecy ont pris des arrêtés municipaux stipulant : " Les femmes enceintes devront quitter le territoire communal le 31 mars 2008. " À l'entrée des villages, des panneaux annonçant " Interdit de procréer " ont été installés. " Avec la fermeture annoncée de la maternité de Clamecy le 31 mars, le fait de mettre un enfant au monde est une mise en danger de la vie d'autrui ", expliquent les maires. Une centaine d'entre eux, dans les cinq cantons autour de Clamecy, ont même menacé de boycotter les élections municipales.

Un mois avant la date annoncée de la fermeture, il n'est pas question de se laisser faire.

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