Carrefour Grand Littoral (Marseille) : Des grévistes qui se sentent floués20/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2064.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour Grand Littoral (Marseille) : Des grévistes qui se sentent floués

Lundi 18 février, les salariés de Carrefour Grand Littoral à Marseille ont dû reprendre le travail sans l'avoir décidé.

En grève depuis le 1er février, la grande majorité des salariés du magasin demandaient à être mis au même niveau que les autres magasins. Ils posaient le problème des salaires, le plus souvent inférieurs à 1 000 euros du fait d'horaires de travail à temps partiel imposé. Enfin, ils s'opposaient à une organisation des horaires qui accapare des journées entières, même pour des temps partiels.

Le 15 février, les CRS sont intervenus contre les grévistes pour permettre à un camion de livrer quatre palettes de marchandises. Les grévistes, regroupés au rond-point à l'arrière du grand magasin, essayaient de dissuader les conducteurs de camions de livraison, mais ceux-ci étaient accompagnés d'une escorte policière. Le préfet en envoyant les CRS avait obtempéré aux demandes de la direction de Carrefour.

Une première charge de CRS a envoyé une femme enceinte à l'hôpital. Une deuxième charge, pour faire passer un second camion un peu plus tard, a blessé un élu communiste, Joël Dutto qui, lui aussi, a dû être hospitalisé.

Le lendemain, samedi 16 février, les grévistes en manifestant dans la galerie obligeaient la direction à fermer les grilles du magasin. Un accord était signé dans la soirée par le syndicat majoritaire, la CFDT, à l'issue de négociations avec la direction nationale de Carrefour venue de Paris.

Ce qu'elle a finalement accordé est ridicule :

- une hausse du ticket restaurant qui passerait de 3,05 euros à 3,50 à condition que le taux de casse (vols, objets perdus, casse, etc.) passe de 2,6 % à 2,4 %.

- quelques heures de plus pour les temps partiels

- la prise en charge des deux derniers jours de grève.

La plupart des syndicats, sauf la CGT, ont signé ces accords.

Les grévistes sont particulièrement indignés surtout parce qu'on ne leur a pas demandé leur avis. Auraient-ils décidé de reprendre le travail ou bien de continuer leur lutte ? Il n'y a même pas eu d'assemblée générale pour en discuter. Les syndicats signataires se sont bien gardés de demander leur avis au personnel sur la reprise ou pas de la grève.

Il reste que des liens se sont noués entre les grévistes et que cette grève a fait largement connaître les conditions de travail et de salaire dans le magasin. Des clients en sont choqués et le disent et les discussions sont nombreuses dans les rayons et aux caisses.

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