Palestine - Frontière ouverte à Gaza : Une brèche dans le mur de la politique israélienne30/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2061.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Palestine - Frontière ouverte à Gaza : Une brèche dans le mur de la politique israélienne

Le blocus du territoire palestinien de Gaza imposé par le gouvernement israélien depuis le 17 janvier a volé en éclats dix jours plus tard, quand des soldats du Hamas, le parti porté au pouvoir en juin 2007, ont ouvert des brèches à l'explosif dans la clôture séparant Gaza de l'Égypte, dans la région de Rafah.

Aussitôt, plus de 700 000 Palestiniens, la moitié de la population, sont passés en Égypte pour s'approvisionner en produits alimentaires de base, en carburant et en médicaments. Le gouvernement égyptien les a laissés faire pendant deux jours, avant de tenter de refermer les brèches le 25 janvier ; le Hamas en a alors ouvert de nouvelles juste à côté, au bulldozer. Et depuis, les mouvements de population continuent dans les deux sens dans cette partie du Sinaï.

En ouvrant ces brèches, le Hamas a donné à Israël la réponse méritée pour avoir organisé le blocus économique de Gaza, et nul doute qu'il a ainsi renforcé sa popularité auprès des Palestiniens, contrairement au but recherché par le gouvernement israélien. Celui-ci tente maintenant de se sortir d'embarras en rejetant sur l'Egypte la responsabilité de gérer la situation : " Les Égyptiens connaissent parfaitement leurs obligations et ils les rempliront en fonction des accords conclus avec Israël ", a déclaré le ministre de la Défense Ehud Barak.

Effectivement, le gouvernement égyptien est bien embarrassé par cette situation. D'un côté, il a pris vis-à-vis d'Israël l'engagement de tenir bien close la frontière qui sépare l'Egypte de Gaza, et donc de collaborer au blocus de ce territoire. D'autre part, il ne peut pas brutalement refouler les Gazaouis à l'intérieur de leurs clôtures sans s'attirer l'hostilité de toute une partie de la population égyptienne qui se sent solidaire des Palestiniens. En laissant la frontière ouverte, faute de pouvoir faire autrement, le gouvernement égyptien est obligé de montrer dans les faits cette solidarité avec les Palestiniens qu'il réserve jusqu'à présent aux discours.

Quoi qu'on pense de la politique du Hamas, la brèche dans le mur de Rafah ouvre aussi une brèche dans la conspiration internationale pour affamer les Palestiniens. Tant mieux pour eux, et tant pis pour le gouvernement israélien d'Olmert et pour tous ses complices.

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