Italie : La fin du gouvernement Prodi30/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2061.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : La fin du gouvernement Prodi

Le chef du gouvernement italien a dû démissionner le 24 janvier après avoir été mis en minorité au Sénat. C'est la fin du gouvernement de Romano Prodi, installé au printemps 2006 après la victoire de la coalition de centre gauche contre celle de droite dirigée par Berlusconi. Au Sénat, la majorité gouvernementale ne tenait qu'à quelques voix, et il a suffi de peu de choses pour qu'elle fasse défaut à Prodi.

Pendant les vingt mois qu'a duré ce gouvernement, toutes la droite a dénoncé le fait qu'il aurait été l'otage de la " gauche radicale " faisant partie de la majorité. Mais cette gauche dite radicale, composée du Parti de la Refondation communiste et du Parti des Communistes italiens, n'a au total fait que des critiques bien légères à la politique antiouvrière de Prodi. En fait elle en est restée solidaire jusqu'au bout, au prétexte qu'il ne fallait pas faciliter le retour de Berlusconi, et si Prodi est tombé, ce n'est pas sa faute : c'est parce qu'un petit parti du centre, l'Udeur (Union des Démocrates pour l'Europe) de Clemente Mastella, s'est retiré de la majorité au motif que l'épouse de Mastella fait l'objet d'une procédure de justice pour tentative de concussion.

En clair, le clan Mastella aurait exercé des pressions pour obtenir la nomination de personnes recommandées. Considérant que les enquêtes sur de tels faits sont de " l'acharnement " contre lui, il retire son soutien au gouvernement... Cela en dit long sur le personnage, mais il reste que c'est au nom de la solidarité avec ce genre de politicien que tous les partis de gauche ont cautionné la politique de Prodi.

En vingt mois, celui-ci a eu le temps de reculer l'âge de la retraite et aussi de prendre quelques mesures scélérates contre les immigrés, tout en oubliant ses promesses d'augmenter le pouvoir d'achat et de faire reculer la précarité. Il a eu pour tout cela le soutien des syndicats. En revanche il s'est largement discrédité auprès des travailleurs qui avaient pu espérer que le retour de la gauche au pouvoir aurait changé quelque chose pour eux. La droite est plus que jamais à l'offensive et Berlusconi semble en passe de revenir en force.

Ainsi, le soutien des syndicats et des organisations de gauche à ce gouvernement n'aura abouti qu'à désarmer les travailleurs face à de nouvelles attaques. Ceux-ci n'ont certes pas à regretter Prodi. En revanche il leur faudra retrouver le terrain de la lutte, pour regagner le terrain perdu et faire face aux attaques qui ne manqueront pas de venir, que ce soit de la part du patronat ou du successeur de Prodi, quel qu'il soit.

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