Gaz de France : GDF pleure, les coffres pleins30/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2061.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gaz de France : GDF pleure, les coffres pleins

Pour préparer sa fusion avec Suez, Gaz de France a annoncé, en avance sur le calendrier normal, ses bénéfices prévisibles. Il s'agit de maintenir ou de faire monter le cours des actions GDF dans la perspective de la fusion avec Suez.

Selon la direction de GDF, " l'excédent brut opérationnel 2007 sera significativement supérieur à celui de l'année 2006 ". Or en 2006 les bénéfices de GDF ont dépassé les 2,3 milliards d'euros, lesquels étaient déjà en forte hausse par rapport à 2005 avec 1,743 milliard.

Ces résultats ont permis, non seulement de garnir copieusement les coffres de l'entreprise, mais également de verser de gros dividendes aux actionnaires et d'effectuer des rachats d'actions, afin d'augmenter la valeur de chacune d'entre elles, toujours dans la perspective de la fusion avec Suez.

Gaz de France n'est donc pas à plaindre. Cela ne l'empêche pas, régulièrement, de procéder à des hausses de tarifs sous prétexte que les cours du pétrole sur lesquels sont indexés ceux du gaz ne cessent d'augmenter. Il est vrai que GDF achète la quasi-totalité de son gaz à l'étranger et que des clauses d'indexation sont prévues, dont on ne connaît d'ailleurs pas les modalités exactes.

Mais il faut croire que GDF répercute plus que la hausse de ses prix d'achat dans ses prix de vente. Sinon comment expliquer ses énormes bénéfices ?

Par-dessus le marché, GDF se plaint que le gouvernement, qui a encore son mot à dire dans la fixation des prix, ne l'ait pas laissé augmenter ses tarifs autant que l'entreprise le souhaitait. Ainsi GDF, qui a procédé récemment à une hausse de ses tarifs de 4 % pour les clients " particuliers ", aurait voulu 6,1 % d'augmentation.

GDF estime que le manque à gagner dû à cette limitation se montera à 90 millions d'euros rien que pour le premier trimestre 2008, et réclame une " compensation " pour le manque à gagner résultant des limitations de hausses que les divers gouvernements lui ont imposées dans le passé. GDF évalue ce manque à gagner à 950 millions d'euros pour les derniers dix-huit mois. Et il n'est pas dit que l'entreprise n'obtienne pas satisfaction un jour.

En attendant, c'est pour satisfaire ses actionnaires que l'entreprise impose des tarifs exorbitants à la population. Et cela alors que GDF, qui fait des économies sur tout et notamment sur la sécurité, porte une lourde part de responsabilité dans des explosions récentes, parfois meurtrières, dues au gaz, lors de travaux de voirie.

Il y a belle lurette que GDF a cessé d'être un service public. La population n'est là que pour payer et pour subir.

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