Salaires et profits : Ils nous mentent et nous volent.02/01/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/01/une2057.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Salaires et profits : Ils nous mentent et nous volent.

On nous explique sur tous les tons que la situation serait tellement catastrophique qu'il ne serait pas possible d'augmenter les salaires et les retraites ! À la mi-octobre 2007, c'était Fillon qui déclarait que l'État français était en quasi-faillite. Sarkozy surenchérissait le 20 novembre dernier, dans un entretien télévisé consacré au pouvoir d'achat, déclarant qu'il distribuerait bien des augmentations de salaires mais " où voulez-vous, demandait-il, que je prenne l'argent ? ". C'est tout juste s'il ne retournait pas ses poches devant les téléspectateurs pour leur faire voir qu'elles étaient vides.

Mais tandis qu'on abreuve l'opinion avec des chiffres plus dramatiques les uns que les autres, il y a un constat sur lequel politiciens, économistes, journalistes se montrent bien plus discrets. C'est celui que fait, par exemple, la Banque des règlements internationaux, une institution tout ce qu'il y a d'officiel et de sérieux, qui se réunit chaque mois à Bâle, en Suisse. Elle affirmait dans une publication parue en juillet dernier que " la part des profits est inhabituellement élevée et la part des salaires inhabituellement basse ". D'autres données établies par des organismes tout aussi officiels vont dans le même sens. Ainsi le Fonds monétaire international (FMI) établit que dans les pays membres du G7, les sept pays les plus riches du monde donc, la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB) a baissé de 5,8 % entre 1993 et 2006. Et d'après la Commission européenne, cette part des salaires a chuté de 8,6 %, au niveau de l'Union européenne cette fois, durant la même période. Elle a même diminué de 9,3 % en France.

En fait toutes les études comparant d'une façon ou d'une autre l'augmentation des richesses produites et la part distribuée aux salariés montrent que la part qui revient aux salariés est en nette diminution. On estime que, rien que pour la France, entre 120 et 170 milliards d'euros supplémentaires seraient de ce fait transférés chaque année, des salariés aux actionnaires.

Lorsque nos gouvernants ou les patrons disent qu'il n'y aurait plus d'argent dans les caisses, ils mentent donc.

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