Grèce : Grève générale pour défendre les retraites19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Grève générale pour défendre les retraites

Mercredi 12 décembre, une grève générale a paralysé la Grèce. Banques, écoles, tribunaux, administrations, Poste, électricité, téléphone, hôpitaux, sauf les urgences, ont cessé leur activité. Les transports publics (avions, bateaux, métro, tramway) ne fonctionnaient pas. Des manifestations ont rassemblé plus de cent mille personnes à Athènes, Thessalonique et dans d'autres villes moins importantes à l'appel des deux grandes centrales syndicales, celle du privé (GSEE) et celle des fonctionnaires (ADEDY).

Il s'agissait de protester contre les mesures envisagées par le gouvernement de droite de Costas Karamanlis pour " réformer " le système des retraites. Le projet est encore flou mais, en Grèce comme en France, les travailleurs voient bien ce que signifie le mot " réforme ". Le gouvernement a promis de ne pas relever l'âge légal de départ en retraite fixé à 65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes, ni de toucher au montant des pensions. Il prétend " seulement " simplifier le système en ramenant à moins d'une dizaine les quelque 170 caisses de retraite qui existent actuellement et diminuer le nombre de départs en préretraite. Il envisagerait ainsi de réduire la liste des 537 professions pénibles et insalubres autorisant un départ anticipé ; or cela touche potentiellement 700 000 travailleurs, soit 32 % de la population active.

Cette mobilisation a été plus importante que celle de 2001 qui avait fait reculer le gouvernement socialiste de Simitis sur le même problème des retraites. Le gouvernement actuel a affirmé, lui, qu'il ne reculerait pas, en faisant le même chantage que partout : " Sans réforme, a-t-il dit, dans cinq ans, nous ne pourrons plus donner aux salariés, aux assurés, aux retraités ce dont ils ont besoin. "

Mais ni les salariés ni les retraités n'ont actuellement ce dont ils ont besoin ! Le salaire minimum est inférieur à 700 euros et beaucoup ne le touchent pas, en particulier les femmes : selon une étude de la centrale syndicale GSEE, une femme sur quatre gagne moins de 500 euros. Quant à la retraite minimum, elle est encore plus faible que le salaire minimum : le gouvernement dit seulement qu'il étudie la possibilité de la porter à 550 euros pour janvier 2009 ! Pendant ce temps, les prix flambent : plus 3,9 % en novembre, le taux le plus haut depuis deux ans et en hausse continue, dont une augmentation des prix de l'électricité de 6 à 8 %.

Les salaires et les pensions sont grecs et les prix " européens ". Autant de raisons qui motivent la colère des travailleurs.

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