Corbeil-Essonnes (Essonne) : Les (mauvaises) idées du patronat19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Corbeil-Essonnes (Essonne) : Les (mauvaises) idées du patronat

En Essonne, une PME d'économie mixte de ramassage des ordures ménagères, la SAER, située à Vert-le-Grand et comptant 240 salariés, vient de proposer un avenant à l'accord sur les 35 heures signé en 1999. Cette proposition survient après un gros battage pour relayer dans l'entreprise l'idée qu'il faudrait " travailler plus pour gagner plus " au point qu'un certain nombre de travailleurs, les plus mal payés et les plus exploités, ont l'illusion qu'ils pourraient gagner quelque chose à la signature de l'avenant par les syndicats.

Pourtant, cet avenant contient toute une série de reculs. Les ouvriers seraient " autorisés " à travailler pendant les cinq jours de RTT supplémentaires accordés en 1999 pour compenser la pénibilité du travail, sans la moindre majoration salariale. Comme le dit un des ouvriers : " Avant, on était payé à se reposer ; maintenant, on pourra travailler au lieu de se reposer : c'est ce qui s'appelle vivre pour travailler. "

L'accord de 1999 reconnaissait le droit aux ouvriers de rentrer chez eux une fois leur tournée finies, même si les sept heures quotidiennes n'étaient pas terminées. Avec le nouvel avenant, ce serait fini. Le chef pourrait les mettre sur une autre tournée. Dès lors, les ouvriers travailleraient pour la même paye entre une heure et une heure et demie de plus par jour. Pour obliger un ouvrier à faire des heures supplémentaires ou pour changer son horaire de travail, il fallait jusqu'à maintenant deux jours de " prévenance ". Cela sauterait avec l'avenant proposé.

La direction déclare qu' " en échange ", les salariés pourront effectuer jusqu'à six heures supplémentaires par semaine... si elle le leur propose !

Pour faire passer son avenant, la direction a entrepris une manoeuvre de séduction du syndicat minoritaire afin d'obtenir une signature qui obligerait la totalité des ouvriers à subir son diktat. Heureusement, certains délégués et ouvriers refusent l'avenant avec le recul social qu'il signifie et dont beaucoup ne veulent pas.

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