Agglomération de Tours (Indre-et-Loire) : Grève à la collecte des ordures ménagères19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Agglomération de Tours (Indre-et-Loire) : Grève à la collecte des ordures ménagères

Service public géré par la communauté d'agglomération Tour(s)Plus, la collecte des ordures ménagères de l'agglomération de Tours compte environ 200 agents, répartis dans quatre dépôts. Leur travail est très physique et la charge de travail ne cesse d'augmenter. L'insuffisance des effectifs rend en outre difficile la prise des congés et des repos compensateurs.

Depuis plusieurs mois, la grogne montait donc parmi ces travailleurs et, durant la première semaine de décembre, à deux reprises, des arrêts de travail spontanés avaient eu lieu au principal dépôt, celui de Tours. Les grévistes ont demandé à la CGT de déposer un préavis de grève pour une durée indéterminée à partir du mardi 11 décembre, pour un treizième mois, la levée d'une restriction locale mise aux avancements de grade (la nécessité d'avoir une note minimum de 15), des embauches et la titularisation des précaires.

Dans le cadre de ce préavis, une première discussion a eu lieu le lundi 10 décembre entre une délégation des agents et la direction de Tour(s)Plus. Cette dernière n'a rien trouvé de mieux que de leur faire la morale et de chercher à les culpabiliser en invoquant " les efforts " déjà consentis par Tours(s)Plus et l'augmentation des impôts qu'entraînerait la moindre augmentation de la masse salariale. Le lendemain matin à 5 heures, les représentants de la direction n'avaient pas changé d'attitude, ajoutant qu'ils ne savaient même pas si un élu serait disponible pour recevoir les grévistes dans la journée...

La réponse des éboueurs ne s'est pas fait attendre : une quarantaine d'entre eux ont immédiatement décidé de se mettre en grève, bientôt rejoints par une vingtaine de collègues du dépôt de Joué-Lès-Tours contactés par téléphone et par une dizaine d'égoutiers. Vers 9 heures, tout le monde s'est dirigé vers le siège de l'Agglomération, où travaillent près de 70 techniciens et agents administratifs. Une tournée des services fut organisée, tandis que les discussions allaient bon train. Sans que le mouvement gagne les administratifs, la sympathie pour les grévistes était grande. En fin de matinée, des délégations furent organisées pour accueillir les équipes d'après-midi des différents dépôts, équipes qui se joignirent à la grève encore plus massivement que celles du matin. Le mouvement se renforçait à vue d'oeil, des éboueurs qui ne s'étaient pas mis en grève le mardi matin faisant savoir qu'ils en seraient le lendemain.

Mesurant le tour que prenaient les choses, le président de la communauté d'Agglomération et maire PS de Tours, Jean Germain, a alors fait son apparition et donné rendez-vous aux grévistes l'après-midi même. Á 15 heures, devant près d'une centaine d'agents et devant la presse, il a fait ses propositions : quatre créations de poste (deux en janvier, deux en juillet), six titularisations d'auxiliaires début 2008, embauche d'agents saisonniers pour permettre de solder les congés 2007, note baissée de 15 à 13 pour permettre l'accès à l'avancement de grade pour tous les agents qui remplissent les conditions, et prime de 200 euros dès décembre 2007 avec promesse d'ouvrir des discussions en 2008 pour revaloriser ce montant.

Les grévistes ont demandé l'extension de ces mesures à tous, c'est-à-dire y compris au personnel administratif du siège, et se sont donné rendez-vous pour une assemblée générale à l'embauche du lendemain matin à 5 heures pour tous, normale et équipes d'après-midi compris.

Après deux heures d'AG, la reprise fut décidée, les grévistes décidant d'organiser des réunions en janvier pour vérifier l'application des engagements de la direction.

L'affaire ayant été rondement et efficacement menée, le moral est excellent du côté des grévistes. Tout au plus les non-grévistes regrettent-ils que tout soit allé si vite qu'ils n'ont pas su se joindre à la lutte, et promettent d'en être la prochaine fois. Quant aux collègues des services administratifs, ils font circuler une pétition pour remercier les éboueurs de leur attitude.

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