Afrique - Flambée des prix des produits alimentaires : Une situation explosive19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afrique - Flambée des prix des produits alimentaires : Une situation explosive

Alors que dans le monde 850 millions de personnes souffrent de sous-alimentation grave et que 100 000 êtres humains meurent de faim chaque jour, la situation ne fait qu'empirer du fait de l'envol des prix de tout un ensemble de produits agricoles.

Ainsi, les prix des céréales comme le blé, mais aussi le maïs, l'orge, l'avoine, le sorgho ou le riz battent des records, entraînant dans leur sillage bon nombre de produits alimentaires de base, comme le pain, l'huile ou le lait. L'Agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui constate une augmentation de 40 % sur un an de l'indice des prix alimentaires, réclame des mesures d'urgence pour protéger les populations les plus pauvres contre cette flambée.

Pour les populations africaines en particulier, la vie quotidienne est devenue un calvaire, et plusieurs pays ont déjà connu de violentes émeutes. Ainsi, en Mauritanie, suite à l'annonce faite par le gouvernement début novembre de l'augmentation des prix du carburant, de l'eau et de l'électricité, une vague d'émeutes a secoué plusieurs villes de l'est du pays avant d'atteindre la capitale. Cette annonce a fait déborder le vase pour une population déjà excédée par la flambée des prix qui sévit depuis plusieurs mois dans le pays. Même le poisson, dont la Mauritanie est pourtant un grand producteur, a augmenté de 20 %. Quant aux prix des fruits et légumes, ils ont grimpé de 28 %. Des denrées de base comme le blé, la farine et le riz deviennent inabordables. La population est d'autant plus révoltée que la situation économique du pays bénéficie du fait que celui-ci figure depuis quelques années parmi les pays africains producteurs de pétrole.

Au Sénégal aussi, la population a commencé à manifester son mécontentement. Le 22 novembre, la volonté du gouvernement de " nettoyer " les rues de Dakar des petits marchands ambulants a provoqué de violentes bagarres avec les policiers, de nombreux jeunes étant descendus dans les rues. Au-delà, la population a voulu manifester sa colère contre un coût de la vie qui est devenu intenable pour la majorité. Il ne se passe guère de jour sans que l'on apprenne que le prix de telle ou telle denrée de première nécessité - riz, sucre, huile, gaz, lait en poudre, pain... - a augmenté, alors que les salaires, déjà très bas, sont bloqués depuis plusieurs années. De nombreuses familles en sont réduites à se contenter d'un seul repas quotidien, la plupart du temps sans viande ni poisson.

Tout cela a lieu, non pas parce que la consommation des produits alimentaires augmenterait plus vite que l'offre, mais parce que ces produits sont devenus les nouvelles cibles des spéculateurs de tout poil. Ainsi la misère s'aggrave dans de nombreuses régions du Tiers Monde, parce que dans quelques pays les riches ne savent plus quoi faire des profits qu'ils accumulent. Voilà la réalité de la société capitaliste, une société profondément inhumaine et nuisible, dont se débarrasser est une urgente nécessité.

Partager