Sarkozy et le pouvoir d'achat : "Monétiser" les RTT ?07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et le pouvoir d'achat : "Monétiser" les RTT ?

La proposition du chef de l'État de transformer les RTT en monnaie est la dernière version en date de son " Travailler plus pour gagner plus " : " Dans toutes les entreprises où les partenaires sociaux négocieront un accord majoritaire, dit-il, on échangera plus de travail contre plus de salaire. "

Outre que c'est une véritable attaque contre un grand nombre d'ouvriers qui devront, sans y gagner grand-chose, travailler plus longtemps dans des conditions d'exploitation devenues plus dures qu'avant les lois sur les 35 heures, c'est aussi le règne du plus grand flou pour les conditions d'applications.

Avec quelle espèces sonnantes et trébuchantes, les RTT seront-elles monétisées ? Dans les hôpitaux par exemple, où les infirmières et tout le personnel soignant ont accumulé des millions de jours de RTT, sur quel budget seront-ils payés ? Sur le budget de l'hôpital, déjà totalement insuffisant pour assurer des soins convenables ? Grâce à une nouvelle enveloppe de la Sécurité sociale, ce qui reviendrait à les faire payer par les malades ?

Et puis cette transformation des RTT en argent prétendument pour augmenter le pouvoir d'achat est une véritable escroquerie. Pour les salariés des grandes entreprises passées aux 35 heures et où les RTT ont été mises en place, l'augmentation de leur pouvoir d'achat serait ainsi suspendue à la bonne volonté de leurs patrons ; et ceux-ci commencent déjà à se lamenter dans l'espoir que l'État leur offre un cadeau plus substantiel que la défiscalisation de ces heures supplémentaires.

Quant aux six millions de travailleurs des petites entreprises qui ne bénéficient pas des RTT, Sarkozy leur annonce en fait qu'il n'y a pas d'espoir pour eux de gagner plus. Pas plus qu'il n'y en a pour certains des salariés de la Fonction publique qui, comme les enseignants, n'ont aucune RTT à faire racheter par un généreux patron, pas plus que pour les retraités, les handicapés et tous ceux qui (sur)vivent d'allocations insuffisantes.

La monétisation des RTT, c'est du vent et des discours, la seule chose dont ce gouvernement n'est pas avare à l'égard des travailleurs.

Partager