Plan banlieues : Rien pour la population07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan banlieues : Rien pour la population

Après les événements de Villiers-le-Bel, le gouvernement a relancé, ce qu'il a appelé son " Plan Marshall " des banlieues. Nom pompeux dont Sarkozy avait affublé un programme d'aide aux entreprises, pour qu'elles acceptent de s'installer dans certaines cités classées Zone urbaine sensible (ZUS).

Ce plan a, en fait, été reporté plusieurs fois, visiblement jugé moins prioritaire que le bouclier fiscal ou encore la remise en cause des " régimes spéciaux " de retraite.

Il avait pourtant été présenté comme une urgence après les événements de l'automne 2005 et même mis en avant durant la campagne électorale présidentielle de Sarkozy. Mais, dès septembre, il était déjà passé à la trappe et ce n'est que du fait de l'actualité de ces derniers jours qu'il est ressorti des cartons gouvernementaux.

Il paraît qu'il n'avait pas été oublié, mais simplement, " étant piloté " par la secrétaire d'État chargée de la politique de la Ville, Fadela Amara, celle-ci aurait " souhaité passer par une phase de discussions de terrain, pour ne pas plaquer un énième plan sur des choses qui marchent bien, comme le contrat de professionnalisation ".

En fait de " discussions de terrain ", c'est surtout entre représentants d'entreprises privées, de l'ANPE et d'une association créée par le Medef de Seine-Saint-Denis que des échanges ont eu lieu. Et bien sûr les solutions proposées ont été des " aides à la création d'entreprises ainsi que la création d'un contrat expérimental d'insertion en partenariat avec la fédération de l'Intérim ".

Ces recettes éculées ne comblent pas le fait qu'à Villiers-le-Bel, par exemple, la proportion de logements sociaux est de 50 %, le revenu par habitant est de 6 500 euros (contre 12 500 en Ile-de-France), que le taux de chômage est de 19 % et peut atteindre 40 % dans certains quartiers. Or face à cette situation, le gouvernement se refuse à donner aux communes les moyens nécessaires sous forme de services publics d'éducation ou de santé, sans parler des besoins de la population en matière de logement et d'emploi. Le fameux " Marshall " risque de se faire attendre longtemps.

Partager