Participation, prime et tours de passe-passe07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Participation, prime et tours de passe-passe

Fillon et Sarkozy ont annoncé, en dehors du rachat des heures de RTT, le déblocage de la participation jusqu'à hauteur de 10 000 euros et une prime de 1 000 euros dans les entreprises de moins de 50 salariés. Cette annonce se veut alléchante, mais il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer.

La participation est un dispositif, obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, prévoyant des versements sur un compte en fonction des bénéfices déclarés de l'entreprise. Sauf mariage, Pacs, cessation du contrat de travail ou acquisition d'une résidence, ces sommes sont normalement bloquées pendant cinq ans. Sarkozy annonce donc uniquement le déblocage anticipé d'une somme qui de toute façon doit revenir au salarié.

Comme l'a dit le responsable CGC Michel Lamy, cette décision est " une technique de pickpocket : on laisse entendre aux Français qu'on va leur donner du pouvoir d'achat en plus, mais en fait on pique dans leur épargne. "

Cette annonce n'a même pas l'honneur de la nouveauté, car le déblocage de la participation d'un montant maximum de 10 000 euros avait déjà été initié en 2004 sous Raffarin par un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et déjà spécialisé dans l'art de vous faire cadeau de votre propre argent.

Quant à la prime de 1 000 euros dans les entreprises de moins de 50 salariés, elle aussi a déjà été expérimentée. Fin 2005, Villepin avait instauré le " bonus Villepin " plafonné à 1 000 euros. Exonérée de charges et défiscalisée, cette prime avait évidemment été subordonnée au bon vouloir de l'employeur.

Dans les grosses entreprises comme dans bien des petites, le patronat a pris l'habitude de remplacer les augmentations du salaire de base par des gratifications exceptionnelles. Cette prime de 1 000 euros étant déjà annoncée comme exonérée de cotisations, le patronat pourra être généreux... en partie avec l'argent de la Sécurité sociale.

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