Le Parti Communiste russe : Notables affairistes et électorat populaire07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le Parti Communiste russe : Notables affairistes et électorat populaire

Avec près de 12 % des suffrages, le Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF) reste la seconde force électorale du pays, même s'il est loin de ses scores d'il y a une dizaine d'années quand, sous Eltsine, il arrivait en tête aux élections, avec près du tiers des voix, et avait avec ses alliés une majorité de fait à la Douma.

En fait, le KPRF s'est toujours comporté comme une opposition loyale au pouvoir en place en Russie. Et cela bien que celui-ci, sous Elstine comme sous Poutine, n'ait cessé de chercher à l'affaiblir. La dernière tentative en la matière a été la création en 2006, avec la bénédiction du Kremlin, d'un parti nationaliste " de gauche ", Russie Juste, dont l'ambition déclarée était de rafler des voix, et des élus, au KPRF.

Malgré cela, ce parti a réussi à conserver la seconde place sur l'échiquier politique, remportant parfois des succès, comme voici quelques mois quand il a ravi la mairie de Volgograd, l'ancienne Stalingrad, une ville d'un million d'habitants. Associé à l'exécutif dans de nombreuses villes et régions, l'appareil du KPRF est également lié, comme les autres partis en vue, aux milieux d'affaires. Certains de ses dirigeants comptent même parmi les grandes fortunes russes et le secrétaire général du parti, Ziouganov, ne manque pas une occasion de rappeler qu'il a personnellement créé un des tout premiers clubs pour hommes d'affaires du pays. Pour faire bonne mesure, le même se répand chaque fois qu'il le peut sur tout le bien qu'il pense de la Bible en particulier et de la hiérarchie de l'Église orthodoxe en général, et il s'affiche chaque fois qu'il le peut aux côtés de hiérarques ensoutanés et barbus pour entonner des cantiques à la gloire de la Russie éternelle, celle de Pierre le Grand et de Staline.

Bien sûr, ce n'est pas l'affichage d'un conservatisme grand teint qui assure au KPRF près de huit millions d'électeurs et une présence d'un bout à l'autre du pays. D'une certaine façon, c'est même malgré cela que, dans des régions industrielles sinistrées, il réalise de bons scores ; que des jeunes le rallient encore ici ou là ; que, dans les campagnes laissées à l'abandon, d'anciens kolkhoziens continuent à voter pour un parti qui, malgré ce qu'il est réellement, évoque peu ou prou le passé soviétique. Un passé qui, pour les " petits " et les laissés-pour-compte de la Russie des " nouveaux riches ", apparaît comme bien moins inégalitaire que le présent.

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