Après les 600 millions d'euros de caisse noire de l'UIMM, un autre scandale menace le Medef, car selon une enquête du site Rue89 et de France Inter rendue publique en novembre et reprise largement depuis, la médecine du travail financerait un certain nombre d'organismes locaux du patronat.

Des fonds destinés à la médecine du travail auraient servi à louer ou à acheter des locaux destinés aux organisations patronales locales, à salarier des gens travaillant pour elles, voire à payer leurs frais de véhicules de service, de secrétariat, de photocopies. Cela concernerait Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine, le département du Var et l'île de la Réunion.

Il faut dire que le montant national des cotisations patronales pour la médecine du travail atteint un milliard d'euros, et que ce vrai gros gâteau est sous le contrôle de fait du seul patronat.

Laurence Parisot, présidente du Medef, a contesté l'existence de ces financements frauduleux qui, selon elle, ne seraient pas démontrés, ajoutant : " S'il y a des pratiques qu'il faut abandonner, on va les abandonner. " Cela laisse tout de même entendre qu'il y a du vrai dans les accusations. Quant au Medef des Hauts-de-Seine Sud, dont dépend Issy-les-Moulineaux, il a été exclu du Medef en 2005 et n'a en principe plus le droit de s'en réclamer. Certains responsables régionaux du Medef reconnaissent qu'il y a eu parfois " confusion des genres " et Yvon Gattaz, un des prédécesseurs de Laurence Parisot, reconnaît l'existence de " dérives " qui auraient été corrigées il y a quelques années.

Tout cela n'empêche pas les mêmes patrons de donner des leçons de vertu.