Guadeloupe : Épidémie de dengue et insuffisance des moyens de prévention07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guadeloupe : Épidémie de dengue et insuffisance des moyens de prévention

La Guadeloupe est actuellement frappée par une épidémie de dengue, 6 000 cas ont déjà été recensés. Face à cette maladie transmise par des moustiques, et qui peut atteindre des formes graves notamment chez les enfants et les personnes âgées, les pouvoirs publics s'inquiètent mais, comme c'est souvent le cas, avec retard et un certain affolement qui donne l'impression qu'ils ne savent pas trop quoi faire.

Dans un article consacré à ce sujet, le journal de nos camarades trotskistes antillais Combat Ouvrier montre l'insuffisance des moyens mis en oeuvre par les pouvoirs publics.

" (...) Ce n'est pas la première fois qu'une telle épidémie frappe la Guadeloupe. En 1995, la Direction de la santé et du développement social (DSDS) avait fait preuve de son manque d'efficacité, lié principalement au manque de moyens matériels et de personnel. À l'époque, les agents de la DSDS et la CGT Guadeloupe avaient dénoncé les problèmes et mis en garde contre une récidive de plus grande ampleur. Le problème s'est également posé à la Réunion, de façon encore plus grave, avec l'épidémie de chikungunya.

Mais une fois l'épidémie enrayée, il semble que le problème ait été oublié (...).

L'épidémie est cette fois-ci encore plus importante, et les erreurs sont les mêmes. Entre-temps, l'éducation pour la santé de la population a été laissée en suspens, alors que chacun sait que les habitudes en la matière sont longues à s'implanter et nécessitent un effort sur une longue durée pour modifier les comportements. Par ailleurs, les campagnes de démoustication par pulvérisations sont épisodiques et interviennent principalement en période d'épidémie. On semble avoir régressé en la matière : il y a plusieurs dizaines d'années, les passages étaient réguliers, tout comme les interventions des agents de la DSDS chez les particuliers, avec destruction des gîtes larvaires et distribution de produits à placer dans les pots de fleurs par exemple (...).

À la base de ces insuffisances, il y a bien sûr le manque de moyens matériels et humains : le nombre d'agents chargés de la prévention est en régression (...). En Guadeloupe, ils sont aujourd'hui 58, dont quatre en congé longue maladie. Il y a quelques années, ils étaient 122 ! La situation en Martinique est encore plus critique, avec 32 agents. À la Réunion, les agents qui étaient dans le passé 177, se sont retrouvés à seulement 45 au moment de l'épidémie de chikungunya (...).

La politique d'économie de l'État sur les services publics a des conséquences très graves puisqu'elle met en danger des vies. Mais la santé de la population n'est pas une priorité pour les pouvoirs publics, et quand les problèmes deviennent graves, la direction de la DSDS avoue son impuissance en s'en remettant aux pompiers et à l'armée, et en culpabilisant la population. "

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