Fonction publique : Paroles, paroles... et toujours pas de hausse des salaires07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonction publique : Paroles, paroles... et toujours pas de hausse des salaires

La grève a été très suivie, le 20 novembre, par les travailleurs des services publics, en particulier dans les établissements scolaires, où les deux tiers des salariés ont cessé le travail. Les chiffres de grévistes fournis par les ministres étaient d'ailleurs grossièrement minorés. L'objet de la grève était l'exigence d'un rattrapage du pouvoir d'achat, d'une augmentation des salaires, ainsi que la dénonciation des 22 900 suppressions de postes programmées.

Et voilà que, dans son interview-fleuve du 29 novembre, Sarkozy a évoqué une possible augmentation de 25 % du tarif des heures supplémentaires et une " monétisation " des RTT, c'est-à-dire la possibilité de payer les journées de repos accumulées par les travailleurs des hôpitaux dans leur compte épargne-temps, jamais récupérées faute de personnel.

On reconnaît là le sempiternel " travailler plus pour gagner plus " de la campagne électorale, saupoudré en l'occurrence d'une bonne dose de cynisme. Si les salariés de la fonction publique visés ont " travaillé plus ", c'est contraints et forcés, et sans être payés, et ils ne le seront peut-être que s'ils renoncent à leurs RTT ! Quant à tous ceux, dans l'Éducation nationale par exemple, qui de par leur statut ne peuvent accumuler de RTT - près de la moitié des salariés du secteur public - il est donc de toute façon exclu qu'ils gagnent plus.

Dernier épisode, le ministre de la Fonction publique Eric Woerth a, le 3 décembre, réuni les directions syndicales des fonctionnaires pour annoncer... une nouvelle réunion prévue le 17 décembre. Ce jour-là devraient s'ouvrir des négociations sur le maintien du pouvoir d'achat des salariés de l'État, des territoriaux et des hospitaliers. Le ministre a suggéré que le point d'indice serait " au coeur des négociations " (la valeur du point constitue la base sur laquelle est calculé le salaire des fonctionnaires, par multiplication), en précisant pourtant d'entrée qu'il fallait " y mettre autre chose " et immédiatement enchaîné avec le refrain des heures supplémentaires et de la " monétisation " des RTT.

À la suite de la réunion, si certains dirigeants syndicaux, comme celui de la CFDT ou de l'UNSA, se sont dit rassurés, le représentant de la CGT s'est déclaré " pas très satisfait ", celui de la FSU a rappelé le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, et tous ont noté l'absence de rattrapage du pouvoir d'achat perdu, estimé à plus de 6 % depuis 2000, évoquant de futures mobilisations. Ce serait bien le moins. Les salariés du public ont montré le 20 novembre que, pour eux, la dégradation du pouvoir d'achat et l'insuffisance des salaires ont atteint un point limite.

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