États-Unis : L'imaginaire "menace nucléaire" iranienne07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : L'imaginaire "menace nucléaire" iranienne

L'Iran n'aurait pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire et aurait même arrêté ses plans en ce sens depuis quatre ans. Telles sont les conclusions d'un rapport des services secrets américains rendu public lundi 3 décembre.

Ce rapport tombe trois mois après que Bush a lancé des diatribes contre le gouvernement iranien, présenté comme le nouvel " axe du mal " qui menacerait tout le Moyen-Orient d'un " holocauste nucléaire ". Le 15 novembre, l'ONU affirmait qu'avec son programme d'enrichissement de l'uranium, l'Iran était désormais capable de démarrer la production de combustible nucléaire, et le Conseil de sécurité réclamait de nouvelles sanctions, s'appuyant sur des données fournies par l'Agence internationale de l'énergie atomique. Sans parler des va-t-en-guerre français Sarkozy et Kouchner qui parlaient de la possibilité de " bombarder l'Iran " afin de préserver la paix !

Est-ce à dire que ces " grands " de la planète, à commencer par le président des États-Unis, ignoraient tout de ce qui est publié dans le rapport fourni par les seize agences de renseignements américaines ? C'est bien improbable. Il suffit de se rappeler ce qui avait été dit à propos des " armes de destruction massive " prétendument détenues par l'Irak et dont, plusieurs années après le début de la guerre, il avait été révélé que le gouvernement Bush savait pertinemment qu'elles n'existaient que dans sa propagande destinée à justifier l'attaque militaire.

Quant à savoir si la publication de ce rapport est destinée à embarrasser Bush ou, au contraire, à lui offrir une porte de sortie, les deux possibilités sont envisageables.

La guerre menée en Irak et en Afghanistan suscite de plus en plus d'opposition aux États-Unis, et même une partie de l'état-major s'est montrée réticente à une éventuelle extension du conflit à un autre pays du Moyen-Orient. À moins d'un an des élections présidentielles, la publication de ce rapport pourrait profiter aux opposants de l'actuel président, dans les rangs des Démocrates mais aussi parmi les Républicains, qui veulent se donner une image moins belliciste pour recueillir les suffrages des électeurs opposés à la guerre.

Mais par ailleurs, l'administration Bush tente des approches auprès du gouvernement iranien pour qu'il use de son influence pour stabiliser la situation en Irak, et la publication de ce rapport pourrait être l'occasion de baisser un peu le ton à l'égard de Téhéran.

Quoi qu'il en soit de ce rapport, il vient confirmer une chose : quand ils affirment " avoir des informations ", proclament qu'il faut " agir ", menacent et parfois passent à l'acte, de toute façon, les dirigeants impérialistes mentent comme ils respirent.

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