3 Suisses - Croix (Nord) : Travailler plus pour gagner moins, les salariés disent non !07/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2053.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

3 Suisses - Croix (Nord) : Travailler plus pour gagner moins, les salariés disent non !

Depuis plusieurs mois, la direction des 3 Suisses préparait une remise en cause de l'accord antérieur sur les 35 heures. Son but était d'augmenter le temps de travail dans le secteur de production, c'est-à-dire là où sont préparées les commandes des clients et les expéditions (environ 1 000 salariés concernés sur 3 500).

Nous avons cinq horaires hebdomadaires différents allant de semaines à zéro heure à des semaines à 40 heures, pour faire une moyenne à l'année de 33 h 30. C'est donc une flexibilité très pénible. Mais pour beaucoup de mères de famille l'accord était considéré comme acceptable car il permettait des plages d'arrivée le matin et de départ le soir assez souples, sur au moins une demi-heure.

La direction a voulu aggraver encore cette flexibilité, tout en imposant une rigidité beaucoup plus stricte dans les horaires ; elle a aussi voulu imposer 72 heures par an en plus, sans même avoir la décence de payer complètement ces 4 % de travail supplémentaire. La dernière proposition dite " maximum " était 1,35 % d'augmentation et la promesse, du bout des lèvres, de considérer les cas particuliers pour les horaires d'arrivée et de départ. Il y avait de quoi déclencher la colère et nous nous sommes mis en grève à 200 lundi 26 novembre à l'appel de la CGT, largement majoritaire. Un piquet s'est tenu dans une ambiance joyeuse toute la nuit jusqu'au mardi, où des négociations ont été acceptées par la direction. Celle-ci n'appréciait guère qu'au moment de Noël, où les commandes sont au maximum, les camions ne puissent pas partir !

Les nouvelles propositions sont cependant restées bien insuffisantes : 1,8 % pour 4 % d'augmentation de temps de travail, cela ne faisait pas le compte. Les délégués CGT ont alors proposé d'utiliser leur droit d'opposition pour bloquer cet accord, approuvés par tous les grévistes contents de faire payer son attitude méprisante à la direction. Pour imposer une vraie augmentation de salaire, qui serait bien nécessaire, il faudra être plus nombreux. Mais travailler plus pour gagner moins, il n'en n'était pas question, surtout avec les salaires minables des 3 Suisses (1 000 euros en moyenne) et quand on voit la santé florissante du groupe Mulliez qui en est propriétaire pour moitié.

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