Mouvement étudiant : Les lycéens prendront-ils le relais ?28/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2052.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mouvement étudiant : Les lycéens prendront-ils le relais ?

Le mouvement de protestation contre la loi Pécresse se poursuit dans des dizaines d'universités. De nombreux lycées sont entrés à leur tour dans le mouvement la semaine du 26 novembre.

Dans les universités, les assemblées générales massives ont continué. Ce sont encore des centaines d'étudiants qui se sont réunis d'Aix à Amiens, du Havre à Nancy, en passant par Paris bien sûr. Si le mouvement ne s'élargit plus dans les facultés, il se maintient - même s'il ne parvient toujours pas à déboucher sur les manifestations massives qui, seules, pourraient inquiéter le gouvernement.

Une majorité d'étudiants contre la loi

Pourtant, dans la plupart des assemblées générales, le constat est le même : une majorité d'étudiants rejettent la loi Pécresse et ses conséquences, à savoir l'introduction de capitaux privés dans le financement des facultés. Ils estiment, à juste titre, que l'application de cette loi constituerait une forme de privatisation des universités, et donc un recul pour le service public. Les étudiants de droite, qui viennent nombreux dans les assemblées générales pour défendre le gouvernement, ne convainquent pas. Qui croirait en effet ces militants UMP qui affirment sans vergogne que le patronat " va verser de l'argent aux universités pour lutter contre le chômage " ? Nombre d'étudiants s'amusent ouvertement de cette vision faussement naïve d'un patronat ami de l'humanité et des travailleurs.

Dans les assemblées générales, les débats restent malheureusement souvent centrés sur la question du blocage ou non des universités concernées, alors que l'important serait d'étendre le mouvement, d'entraîner de nouveaux étudiants et d'être le plus nombreux possible à manifester dans les rues ; car c'est visiblement ce que craint le gouvernement.

Quelques concessions gouvernementales

Lundi 26 novembre, Fillon et Pécresse ont annoncé que le budget alloué aux universités augmenterait d'un milliard d'euros par an pendant cinq ans. Il passerait donc de 10 à 15 milliards d'euros... d'ici 2012. Demain, on rasera gratis !

Cette hausse budgétaire était, paraît-il, dans le programme électoral de Sarkozy. Grâce au mouvement étudiant, le gouvernement s'est opportunément souvenu de cette proposition qui, sans cela, aurait sans doute rejoint quelques milliers d'autres au vaste cimetière des promesses oubliées !

Dans les jours qui viennent, le mouvement pourrait bien trouver un second souffle grâce à l'arrivée des lycéens. Déjà, avant le week-end du 25 novembre, un nombre croissant de lycées avaient organisé des assemblées générales et voté le blocage pour les jours de manifestation. Mardi 27, le nombre relativement faible d'étudiants dans la rue était compensé par la présence de plusieurs milliers de lycéens, dynamiques et déterminés.

Les lycéens auraient toutes les raisons de se mobiliser massivement, car ils sont au fond plus concernés encore que les étudiants : le temps que la loi se mette en place - si elle passe - les lycéens d'aujourd'hui seront devenus les étudiants des facs semi-privatisées que souhaitent Pécresse et Sarkozy.

Au soir de la journée d'action du 27, Pécresse annonçait quelques nouvelles concessions - purement verbales - qui n'ont aucune raison de satisfaire les manifestants. Car ceux-ci ne réclament qu'une chose : l'abrogation pure et simple de sa loi !

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