Fonctionnaires : Après le 20 novembre, les dirigeants syndicaux pensent urgent... d'attendre !28/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2052.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonctionnaires : Après le 20 novembre, les dirigeants syndicaux pensent urgent... d'attendre !

Les fonctionnaires ont été nombreux à faire grève le 20 novembre, pour réclamer des hausses de salaire et pour s'opposer aux suppressions d'emplois programmées par le gouvernement. Il était évident pour chacun qu'une seule journée de grève, même si elle était très suivie, n'ébranlerait pas le gouvernement et qu'elle ne pouvait être qu'une première étape dans la lutte à mener. Or, pour les fédérations syndicales de fonctionnaires, il n'a jamais été question d'aller au-delà de cette journée.

Déjà, en novembre, les confédérations syndicales se sont bien gardé d'unifier les mécontentements : les travailleurs de la SNCF, de la RATP et d'EDF-GDF étaient appelés à faire grève à partir du14 tandis que les fonctionnaires l'étaient le 20. S'il y a eu jonction entre les deux mouvements, c'est grâce aux grévistes de la SNCF et de la RATP, qui ont continué leur mouvement en tenant à ce qu'elle ait lieu alors que les dirigeants syndicaux auraient voulu l'éviter. François Chérèque, le dirigeant de la CFDT, s'est prononcé clairement contre ce qu'il a appelé " une mobilisation fourre-tout ", disant qu'il ne fallait pas " mélanger les revendications ". Comme si tous les travailleurs n'avaient pas en face d'eux le même gouvernement et les mêmes attaques : qu'il s'agisse des régimes des retraites, du manque de personnel dans les emplois publics ou des bas salaires, dans tous les cas, le but est de faire travailler plus ceux qui ont un emploi, et de baisser les revenus de l'ensemble des travailleurs et des retraités.

Certains syndicats de fonctionnaires parlent maintenant d'appeler à une autre journée d'action, sans donner de date précise. Mais le 21 novembre, alors que la grève se poursuivait à la SNCF et à la RATP, ils n'ont donné aucun mot d'ordre aux fonctionnaires pour les encourager à poursuivre leur action. Et pour cause. Ils ne souhaitaient pas qu'une poursuite de la grève parmi les fonctionnaires, ou une partie d'entre eux, puisse encourager les cheminots ou les travailleurs de la RATP par exemple, à poursuivre leur mouvement malgré les manoeuvres du gouvernement et de leurs propres directions syndicales pour leur faire reprendre sur de vagues promesses de négociations.

La tactique des fédérations et confédérations syndicales visant à diviser les travailleurs, à parcelliser leurs revendications, à éviter qu'ils se rejoignent dans la lutte, est aujourd'hui devant les yeux de tous : cheminots, travailleurs des transports, employés de l'État mais aussi travailleurs du secteur privé qui ressentent bien qu'à l'offensive générale qu'ils subissent de la part du gouvernement et du patronat, il faut répondre par une contre-offensive générale, avec la force de l'ensemble du monde du travail. Cette " jonction " ne sera pas le fait des dirigeants syndicaux, mais elle pourra être le fait des travailleurs eux-mêmes.

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