Contrôle à Orly : Quand les policiers veulent "faire du chiffre"28/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2052.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrôle à Orly : Quand les policiers veulent "faire du chiffre"

Le 21 novembre, une Française arrivant à l'aéroport d'Orly en provenance d'Afrique, s'est vu refuser l'entrée en France par la PAF, la police aux frontières. La PAF a affirmé que la photo qui figurait sur le passeport était un faux, qu'il ne s'agissait pas de la bonne personne. Et elle a voulu la renvoyer à l'endroit de sa dernière escale, au Maroc, pays où elle n'a absolument aucune attache.

Cette femme, née en France de parents français, ayant exercé un emploi comme adjointe de sécurité au commissariat de Meaux, avait sur elle son livret de famille. Rien n'y a fait. Ses parents et amis lui ont apporté carte d'identité, factures EDF et quittances de loyer. Cela ne convainquait toujours pas la PAF. Elle a fait téléphoner à un officier des renseignements généraux avec qui elle avait travaillé et qui a reconnu sa voix. La PAF n'en démordait toujours pas. Les policiers prétendaient que leurs physionomistes ne se trompaient jamais. Elle a ainsi été retenue onze heures en zone d'attente et, finalement, c'est à la suite de l'intervention de SOS racisme que la jeune femme a pu retourner chez elle... en France.

La PAF s'est défendue en déclarant qu'" il n'y a pas eu d'abus ni de zèle. Nous avions un doute, nous avons fait les vérifications qu'il fallait ".

Autrement dit, dans la France de Sarkozy, il est normal de suspecter un citoyen parce qu'il est Noir et qu'il ne ressemble pas exactement à sa photo (ce qui est tout de même un cas assez fréquent). Il est normal de le garder une journée dans une sorte de prison malgré un tas d'attestations qui ne peuvent convaincre ceux qui ne veulent pas l'être. Non, il n'y a pas eu d'abus, tout cela est normal.

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