Tchad : L'affaire de l'Arche de Zoé - des gouvernements aussi hypocrites à N'Djamena qu'à Paris.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tchad : L'affaire de l'Arche de Zoé - des gouvernements aussi hypocrites à N'Djamena qu'à Paris.

Les familles rassemblées à l'aéroport de Vatry, dans la Marne, ont attendu en vain l'arrivée de l'avion qui devait transporter 103 jeunes enfants regroupés par l'association Arche de Zoé.

Les responsables de cette association, qui avaient décidé d'agir dans l'urgence pour frapper l'opinion, ont sans doute fait preuve de maladresse, ou d'amateurisme. Mais manifestement, ce ne sont pas les dérives qui peuvent se produire dans les affaires d'adoption dont il est question ici.

Les bonnes intentions ne sont pas de mise dès qu'il s'agit des réactions officielles des gouvernements tchadien et français. Le dictateur tchadien Idriss Déby a saisi l'occasion de mettre dans l'embarras le gouvernement français, qui est officiellement son allié, mais dont il n'apprécie pas forcément la participation au déploiement de forces militaires européennes au Darfour. Il n'a pas fait dans le détail avec ses déclarations sur un trafic à caractère pédophile, voire un trafic d'organes. En réalité, Déby se moque bien du sort des enfants, lui qui n'a pas hésité à enrôler dans son armée des enfants-soldats de dix ou douze ans, comme l'a relevé Le Figaro, qu'on ne saurait taxer de gauchisme. C'est dire l'amour que le dictateur porte aux enfants.

La sincérité des autorités françaises est tout aussi contestable. Elles étaient informées de cette affaire depuis le début puisque l'association a bénéficié, à l'aller, de l'appui de l'aviation militaire française. En général, le sort de leurs ressortissants, comme celui des missionnaires du temps des colonies, sert plutôt de prétexte aux grandes puissances pour justifier leurs interventions militaires, mais pas cette fois ! Dès que les accusations du dictateur tchadien ont été connues, les autorités françaises les ont cautionnées, visiblement pour tenter d'amadouer leur allié.

Et l'on a pu voir la secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Rama Yade, juste après les propos délirants de Idriss Déby, affirmer sa pleine solidarité avec celui-ci. Et prétendre sans rire, alors que l'armée française ne cesse d'intervenir au Tchad depuis quarante ans, que le Tchad était un " État souverain ".

Décidément, les champs pétrolifères tchadiens intéressent plus nos gouvernants que le sort des enfants, tchadiens ou soudanais, vrais ou faux orphelins, mais condamnés de toute façon à la misère.

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