SNCF : En attendant un nouveau départ.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : En attendant un nouveau départ.

Depuis la grève du 18 octobre et ses suites, le moral des cheminots est resté élevé. Peu d'entre eux attendaient que le ministre du Travail concède quoi que ce soit aux syndicats lors des rencontres entamées le 24 octobre. Et bien qu'il existe quelque amertume parmi les cheminots, dont un certain nombre pensent qu'il n'aurait pas fallu stopper l'élan du 18 octobre, la plupart s'apprêtent à repartir en grève.

Tous les jours, des discussions ont lieu sur la politique menée par les directions syndicales, leurs tergiversations, leur volonté de négocier à tout prix, sans s'appuyer sur un rapport des forces bien plus favorable qui pourrait être établi par la grève justement. Certains cheminots se demandent aussi ce qu'il faudrait faire pour ne pas se laisser ballotter par les tiraillements entre les syndicats. Et si beaucoup regrettent que les syndicats ne demandent pas purement et simplement le retrait de cette réforme, comme ils l'avaient fait en 1995 pour le plan Juppé, tout le monde approuve l'attitude de ceux qui refusent de discuter entreprise par entreprise et exigent au contraire que les problèmes soient traités globalement.

La visite surprise de Sarkozy aux ateliers du Landy en Seine-Saint-Denis, le 26 octobre, en a réjoui plus d'un. Et le fait que, tout président qu'il soit, des militants lui ont tenu tête a été un élément de fierté et la confirmation qu'il est juste et efficace d'afficher sa résolution. Ce sentiment a encore été renforcé quand Sarkozy a dit que " les cheminots déjà dans l'entreprise ne seraient pas concernés par les décotes et la remise en cause des bonifications ". Ces propos sont soit l'amorce d'un léger recul, soit une bourde énoncée par quelqu'un qui dit n'importe quoi. Bref, dans tous les cas de figure la belle assurance de Sarkozy en a pris un coup. Fait significatif, la direction de la SNCF, dans un communiqué destiné aux cheminots relatant la visite de Sarkozy, a volontairement omis de rapporter les paroles du président sur les décotes. Tout cela donne l'impression que le mur dressé par le gouvernement et la SNCF se lézarde, en tout cas qu'il peut se disjoindre.

Du fait de la forte participation de l'encadrement à la grève du 18 octobre, la direction a engagé toute une campagne vis-à-vis de sa maîtrise, afin de la rassurer. Elle lui laisse croire que des mesures seront négociées tant sur leur déroulement de carrière que sur le rachat de leurs années d'études, ou encore elle explique que des " comptes temps " pourront être mis en place afin d'atténuer les conséquences des décotes. Bien qu'il soit difficile de savoir quelle est la réelle efficacité de cette politique, certains cadres font déjà savoir qu'ils ne sont pas dupes, même si leurs syndicats (UNSA et CGC) s'apprêtent à négocier sur ces points.

Tous les cheminots attendent ce qui va sortir de la réunion des fédérations syndicales des cheminots du 31 octobre, en regrettant d'être obligés de guetter la fin de cette rencontre pour savoir quelles positions seront défendues par les unes et les autres et quelles propositions elles comptent soumettre. C'eût été tout de même la moindre des choses que tous les cheminots, c'est-à-dire les premiers concernés, soient les premiers informés, qu'on leur demande directement leur avis et qu'il soit tenu compte de celui-ci.

Quoi qu'il en soit, la préparation d'un mouvement important, qui s'élargisse bien au-delà des cheminots est très attendue.

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