Maroc : Des convoyeurs de fonds et employés de G4S en lutte.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : Des convoyeurs de fonds et employés de G4S en lutte.

Un mouvement de protestation a démarré depuis début octobre au Maroc parmi les travailleurs de la société de gardiennage et de transport de fonds Group 4 Securicor (G4S). Initialement commencé à Bouskoura, près de Casablanca, le mouvement s'est étendu le 11 octobre aux salariés d'autres agences du groupe, plusieurs centaines d'entre eux ayant répondu aux consignes de grève lancées par leurs syndicats.

G4S, multinationale occupant la première place mondiale en matière de sécurité privée, emploie près de 500 000 salariés dans cent pays. Au Maroc, G4S a ouvert depuis 1995 des agences dans les grandes villes et emploie 2 000 salariés. Se partageant le marché avec la Brink's, les convoyeurs de G4S font transiter chaque jour environ 5 millions de dirhams entre les sociétés - essentiellement la distribution - et les banques. Avec le gardiennage, la sécurité et les activités de surveillance, le transport, le comptage et le tri des fonds sont l'activité essentielle de la multinationale au Maroc.

Le transport de fonds n'étant pas régi par un texte de loi spécifique, à la différence du comptage et du tri, contrôlés, eux, par la Bank Al-Maghrib, la recherche de rentabilité dans ce secteur - considéré par des directeurs du groupe comme " à faible valeur ajoutée " - se traduit par l'exploitation des employés. Ces derniers se sont donc mis en grève pour exiger des conditions de sécurité au travail au moins équivalentes à celles des transporteurs de fonds européens. Ils dénoncent aussi les bas salaires (dans certains cas 1 595 dirhams, soit 134 euros), les horaires démentiels, allant parfois au-delà de 60 heures par semaine, ainsi que le manque de personnel et le stress qui entraîne souvent des accidents de la circulation. Ils exigent la réintégration de travailleurs licenciés dans le but de transformer leurs postes en contrats précaires.

Faisant appel, pour tenter de briser la grève, à une autre société récemment acquise par G4S, la direction a obligé les employés de celle-ci à transporter des fonds dans des véhicules légers, au mépris de toute sécurité. Elle a été secondée par les forces de police et de gendarmerie, qui sont intervenues violemment contre les grévistes à Rabat et à Casablanca, où deux cents uniformes et supplétifs ont, le 17 octobre, chassé les grévistes qui occupaient l'agence.

Fatigués de travailler la peur au ventre, d'être contraints d'effectuer des heures supplémentaires pour la plupart non rémunérées, les salariés de G4S n'ont pas renoncé à clamer leurs revendications, jusqu'à entamer pour certains une grève de la faim le 29 octobre.

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