Franchises médicales : Un accès aux soins de plus en plus précaire.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Franchises médicales : Un accès aux soins de plus en plus précaire.

Les députés ont adopté la loi mettant en place les franchises médicales. Si le Sénat en fait autant, à partir du 1er janvier 2008, il en ira de la santé comme des voitures accidentées, pour chaque " réparation ", il faudra payer une franchise : 50 centimes par boîte de médicaments, 50 centimes par acte médical et 2 euros par transport sanitaire (ambulance ou taxi). Seuls les mineurs, les femmes enceintes et les bénéficiaires de la CMU y échapperont. Personne d'autre ne sera épargné.

Le montant des franchises médicales sera plafonné à 50 euros par an. Il faut y ajouter le forfait de 1 euro non remboursé pour les consultations, les actes médicaux, les analyses et les examens radiologiques dont le montant annuel est, lui-aussi, plafonné à 50 euros. Au total, entre franchises et forfait, c'est une ponction qui peut atteindre 100 euros par an sur le pouvoir d'achat. Et c'est sans compter le forfait hospitalier de 16 euros par jour, ni le forfait de 18 euros pour certains actes de radiologie et de chirurgie d'un montant supérieur à 91 euros, ni non plus tous les médicaments moins remboursés ou plus remboursés du tout.

Pour les malades, pour les personnes âgées, cela pourra atteindre plusieurs centaines d'euros par an. L'égalité de tous pour l'accès aux soins, qui n'est déjà plus qu'une illusion, va encore se détériorer. Et ils seront encore plus nombreux tous ceux qui, parce qu'ils ne parviennent pas à joindre les deux bouts, remettront à plus tard le rendez-vous chez le médecin. C'est une attaque contre la santé des classes populaires !

Au cours du temps, on nous a dit que ces franchises étaient instaurées pour réduire le déficit de la Sécu, puis pour financer la lutte contre la maladie d'Alzheimer. C'est une fumisterie car les recettes attendues - 850 millions d'euros - ne permettront ni l'un ni l'autre ! Ce ne serait qu'une goutte d'eau dans le trou de la Sécu, qui atteint 12 milliards d'euros et qui serait bien plus efficacement comblé par l'arrêt des exonérations et autres allégements des cotisations patronales. Quant à la maladie d'Alzheimer, il faudrait un tout autre investissement de l'État pour prendre en charge sérieusement les millions de personnes âgées qui, demain, souffriront de cette maladie.

Non, ces franchises sont une expression de la politique de ce gouvernement : faire payer les classes populaires pour toujours mieux engraisser les plus riches.

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