Christine Boutin face aux mal-logés : Le gouvernement ne sait que virer des trottoirs et expulser.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Christine Boutin face aux mal-logés : Le gouvernement ne sait que virer des trottoirs et expulser.

Le 31 octobre, pour la troisième fois en quelques semaines, la police a évacué de force les campeurs qui sont sur le trottoir rue de la Banque, à Paris, à deux pas de la Bourse, et elle leur a confisqué leurs tentes.

Elle les aurait volontiers expulsés, comme elle l'a fait quelques jours avant pour les Bulgares qui campaient le long du périphérique, mais ce n'était pas possible : les " campeurs " de la rue de la Banque sont en règle.

Questionnée à propos de la situation de ces 300 familles, Christine Boutin, la ministre du Logement a déclaré : " Les gens qui sont logés, même mal logés, je leur demande de rester dans leur logement et de ne pas aller sur le trottoir ".

À quoi le responsable du DAL a répondu : " Mme Boutin confond logement et hébergement, les familles de ce campement n'ont pas de logement, elles sont hébergées de façon précaire ".

Ces familles, dont les adultes ont généralement un emploi, ont fait des demandes de HLM depuis des années et seraient prêtes à payer des loyers raisonnables. C'est parce qu'elles étaient exaspérées qu'elles ont décidé de camper sur le trottoir devant l'immeuble du DAL baptisé par dérision " Ministère de la CRISE du logement ".

Lors d'une entrevue entre la ministre et une délégation du DAL, le 26 octobre, Mme Boutin a déclaré qu'elle n'était pas en mesure de reloger les 300 familles en question, mais qu'elle était cependant prête à " intervenir pour celles dont la situation est épouvantable ". Elle a surtout insisté sur le fait qu'elle " n'accepte pas les tentes ". Elle est d'accord avec la police qui les confisque.

La ministre avait aussi déclaré le 17 octobre qu'elle " n'exclut pas la possibilité de réquisitionner certains immeubles dans les zones tendues ". La prenant au mot, le DAL a organisé une manifestation, vers des immeubles situés non loin de là, rue Lafitte, appartenant aux assurances AGF, et vides depuis quatre ans.

Réquisitionner cela signifie simplement que les propriétaires sont dans l'obligation de louer à des loyers acceptables.

Qu'est-ce qui empêche cette réquisition ? Pour le moment la ministre n'a pas donné de réponse... C'est la police qui a répondu.

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