Chantiers Aker Yards - Saint-Nazaire (ex-Chantiers de l'Atlantique) : Un nouvel Eldorado ? Surtout pour les patrons.01/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2048.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers Aker Yards - Saint-Nazaire (ex-Chantiers de l'Atlantique) : Un nouvel Eldorado ? Surtout pour les patrons.

L'annonce par les Chantiers navals Aker Yards de Saint-Nazaire d'un plan de recrutement de mille salariés sur trois ans a été très largement relayée dans la presse locale et nationale.

Ces prévisions d'embauches font suite à une réduction massive des effectifs, qui sont passés de 5 200 salariés à 2 900 en moins de quatre ans. Durant cette période où les commandes étaient moins importantes, l'entreprise a fait partir toute une génération de travailleurs en retraite anticipée dans le cadre du plan amiante. Et dans le même temps, des aides conséquentes de l'État et des collectivités locales ont été distribuées pour la formation du personnel au travers d'un plan baptisé " Cap compétences ".

Aujourd'hui que le carnet de commandes se remplit à nouveau, la direction des Chantiers ne cesse de se lamenter sur ses prétendues difficultés à recruter, alors que le chômage reste à un taux élevé dans la région. Elle fait preuve d'une sacrée hypocrisie aux yeux de tous ceux qui connaissent la réalité, comme les travailleurs des ateliers, qui voient chaque jour des intérimaires parfaitement compétents être refusés aux tests d'embauche.

Elle fait preuve aussi de pas mal de cynisme, lorsqu'on voit des jeunes (ou moins jeunes), en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation, qui sont payés largement en dessous du smic et à qui on fait faire des horaires de 2x8 ou 3x8. Il s'agit là d'une main-d'oeuvre bon marché, car ces travailleurs participent à la production au même titre que les autres, sans avoir de détachement pour apprendre quoi que ce soit, à part les quelques séjours réglementaires en centre AFPI. Et ils n'ont aucune certitude quant à leur embauche définitive !

Cent quarante embauches ont été réalisées depuis un an, essentiellement parmi les ouvriers et à des salaires particulièrement bas. Deux mille quatre cent euros brut ont été annoncés dans la presse pour le salaire moyen d'un salarié des Chantiers. Autant dire que cette somme a fait dire à pas mal d'ouvriers que c'est effectivement cela qu'il faudrait pour commencer à ne plus être dans le rouge à la fin du mois !

Ces effets d'annonces n'ont d'autre but que de faire miroiter aux travailleurs de la région et bien au-delà un eldorado afin de constituer une réserve d'ouvriers disponibles pour les Chantiers et la sous-traitance et peser ainsi sur les salaires. Ceux qui vivent la réalité sur le terrain peuvent contempler de près le cynisme patronal et sa capacité à faire reprendre tous ses mensonges par la presse aux ordres.

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