Suisse : Les patrons du BTP en veulent toujours plus19/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2046.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Suisse : Les patrons du BTP en veulent toujours plus

Depuis le 1er octobre, la convention collective de travail signée en 2005 entre les syndicats du bâtiment et les patrons de la branche a été dénoncée unilatéralement par la SSE, la Société suisse des entrepreneurs.

Les représentants des patrons du bâtiment veulent plus de flexibilité, pour pouvoir à leur convenance obliger les travailleurs à des semaines interminables en été, et à des mises en congé forcé en hiver. Ils veulent pouvoir imposer jusqu'à deux semaines sans travail, et ainsi remplacer le système actuel du chômage, qui laisse à leur charge des jours de carence et des cotisations sociales. Invoquant la compétitivité, le patronat s'en prend donc aux conditions de travail et de vie, allongeant dangereusement les journées de travail, ainsi qu'aux salaires. Avec le nouveau système, le paiement des heures supplémentaires disparaîtrait dans le flou artistique de la flexibilité.

Depuis juin dernier, des manifestations contre cette exigence de la SSE ont eu lieu à Genève, et à Lucerne, où plusieurs milliers de travailleurs ont bloqué le centre-ville pendant que les patrons du bâtiment tenaient congrès. Les directions syndicales, cosignataires de la précédente convention, ont alors été accusé par la SSE de « préparer la guerre » ! Tout cela parce qu'elles avaient posé quelques conditions préalables à un nouveau contrat, ce qui est bien le minimum que les travailleurs puissent espérer d'elles. 15 000 manifestants se sont alors retrouvés le 22 septembre à Zürich.

Depuis, les milliers de travailleurs du bâtiment ont manifesté de nouveau. Le 13 octobre, plusieurs centaines ont cessé le travail 24 heures sur le chantier ferroviaire du Gothard. Le 15, 4 000 à 5 000 manifestants ont scandé, à Genève, « Sans convention, pas de maçons », faisant allusion à la baisse du salaire horaire et à la dangereuse flexibilité que leurs patrons essaient de leur imposer. À Neuchâtel, à Berne, de nombreux chantiers étaient bloqués du fait de la grève et des manifestations. Une nouvelle manifestation est prévue le 1er novembre à Zürich.

Pour l'instant, le patronat fait monter la pression en donnant de la voix. Après les travailleurs d'autres branches, comme ceux du chemin de fer qui ont vu leur horaire légal hebdomadaire augmenter de deux heures en trois ans, passant de 39 à 41 heures, ce sont les 100 000 travailleurs du bâtiment, dont de nombreux en contrats précaires, qui risquent de faire encore plus les frais de la rapacité patronale... sauf à bâtir la riposte qui s'impose.

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