Sarkozy et le logement social : HLM à vendre19/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2046.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et le logement social : HLM à vendre

Christine Boutin a donné aux HLM jusqu'au 15 décembre pour qu'ils acceptent la proposition de Sarkozy et du gouvernement de mettre en vente 40 000 logements sociaux par an, au lieu des 6 000 qui se vendent actuellement.

La ministre du Logement essaie de passer en force face aux réticences des offices publics de HLM. Ces derniers craignent en effet que l'État prenne prétexte de l'argent qui entrerait dans leurs comptes du fait de la vente d'une partie de leur patrimoine pour réduire encore les crédits destinés au logement social. Cette méfiance est d'autant plus justifiée que l'effort financier de l'État est passé en quinze ans de 15 % à 5 % du coût d'un logement obligeant les organismes à restreindre leurs dépenses et les collectivités locales à verser l'argent manquant.

Parmi les organismes d'HLM, seules les sociétés anonymes liées au patronat par le biais du « 1 % logement » se sont déclarées d'emblée favorables à une vente importante de logements sociaux. L'Union nationale de la propriété immobilière qui regroupe plus de 200 000 propriétaires privés veut, elle, aller plus loin. Elle vient de se prononcer pour « une extinction progressive du parc public ». « Nous pensons qu'à terme, il ne doit plus y avoir de parc HLM. Il est étonnant de constater que le logement est le seul secteur où l'on considère que l'État doit intervenir », déclare-t-elle. Livrer entièrement le logement au secteur privé conduirait à soumettre ce besoin essentiel à l'anarchie du marché capitaliste. Le gouvernement Sarkozy n'ose pas aller ouvertement jusque-là, même si la vente massive de logements sociaux qu'il veut imposer est un pas dans ce sens. Au rythme prévu actuellement, la construction de nouveaux logements sociaux destinés aux ménages les plus modestes (35 000 à 40 000 en 2006) viendrait à peine compenser ceux qui seraient ainsi retirés du parc du logement social.

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