Pollution au pyralène : Le vrai poison, c'est le capitalisme19/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2046.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pollution au pyralène : Le vrai poison, c'est le capitalisme

D'après une étude faite à la demande du ministère de l'Écologie, quasiment tous les grands fleuves français sont pollués par les polychlorobiphényles (PCB), souvent appelés par le nom de l'un d'entre eux, le pyralène.

Les mesures effectuées sur 852 sites montrent dans près de 45 % des cas un taux de pollution « préoccupant », et sur plus de 10 % des sites une contamination forte à extrêmement forte. Trois grands bassins fluviaux, Artois-Picardie, Rhône-Méditerranée et Seine-Normandie sont particulièrement touchés. Même les espèces vivant sur le fond des estuaires comme celui de la Seine sont contaminées.

Ces produits chimiques, classés aujourd'hui parmi les plus dangereux, sont connus pour entraîner chez l'homme, s'ils sont ingérés régulièrement et sur de longues périodes, des problèmes de fertilité, de croissance ou des cancers. Largement utilisés dans l'industrie entre 1930 et 1970, notamment dans certaines encres ou adhésifs, les condensateurs et les transformateurs électriques, les PCB ne sont plus produits depuis 1979, mais la vente d'appareils en contenant ne fut interdite qu'en 1987, et ceux qui en possèdent, comme EDF, ont jusqu'en 2010 pour s'en débarrasser.

Le fait est que pendant des décennies les PCB ont été déversés - et certains industriels ne se gênent pas pour continuer à le faire discrètement - en grande quantité dans les cours d'eau où, étant très peu solubles, ils se sont accumulés dans les boues et les sédiments, passant notamment dans la graisse des poissons.

Commentant cette étude, la secrétaire d'État à l'Écologie a reconnu qu'« il s'agit d'une pollution de grande ampleur » et avoue que face à celle-ci « on ne sait pas comment faire ».

La dépollution est peut-être difficile, voire impossible, sans remettre en mouvement toutes les substances toxiques accumulées dans le lit des fleuves. Mais cette situation est bien à l'image d'une société où l'industrie est bien plus soucieuse d'accumuler du profit que de s'interroger sur la toxicité de ce qu'elle produit.

Roger MEYNIER

Échos des entreprises

Eaux troubles

À Rhodia-Chimie, à Saint-Fons, la direction est venue passer le dernier week-end de septembre à l'usine. Vu la mine inquiète des dirigeants, on peut penser qu'ils n'étaient pas là pour une partie de pêche. On avait même l'impression qu'ils n'avaient pas la conscience tranquille... Serait-ce à cause de l'enquête qui avait lieu au même moment sur la pollution du Rhône ?

Extrait du bulletin Lutte Ouvrière de Rhodia-Chimie, à Saint-Fons (Rhône)

Écologie patronale

La direction d'Arcelor a planté quelques arbres, mis des ruches et des abeilles, un chalet sur le plus grand tas d'ordures de la région de Dunkerque, bourré de produits toxiques. Elle appelle cela « colline verte », « butte écologique ».

En attendant, elle ne reconnaît toujours pas ses responsabilités dans l'empoisonnement par l'amiante d'un grand nombre de travailleurs.

Extrait du bulletin Lutte Ouvrière d'Arcelor, à Dunkerque (Pas-de-Calais)

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