Licenciés de Hewlett Packard et Sanmina - Vienne (Isère) : 323 ex-salariés devant les Prud'hommes19/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2046.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Licenciés de Hewlett Packard et Sanmina - Vienne (Isère) : 323 ex-salariés devant les Prud'hommes

Lundi 15 octobre, 323 salariés de l'ancienne usine Hewlett Packard (HP) de l'Isle-d'Abeau (Isère), vendue en 2002 à la société Sanmina qui avait fermé le site en 2005, ont attaqué leurs deux ex-employeurs devant le conseil des prud'hommes de Vienne pour licenciements abusifs. Chacun réclame 30 000 euros de dédommagement.

Les salariés ont entrepris chacun une action individuelle, comme le requiert la juridiction prud'homale, et le procès pourrait durer deux ou trois jours. Le jugement sera rendu le 25 février 2008.

L'usine HP de l'Isle d'Abeau, qui employait 500 salariés, avait été vendue au printemps 2002 à une société américaine spécialisée dans la sous-traitance informatique, Sanmina-SCI.

Au moment de la vente, le responsable de la stratégie industrielle de HP, Xavier de Montgros, avait assuré qu'il n'y aurait pas de licenciements. Trois ans plus tard, à l'été 2005, Sanmina invoquait « la concurrence des pays d'Europe de l'Est et de l'Asie », et décidait de fermer l'usine.

Presque au même moment, HP décidait un plan de licenciements qui touchait 1 240 salariés dans ses entreprises françaises. En plus de la réaction des travailleurs, on assista à une comédie de la part du Premier ministre de l'époque, de Villepin, qui affirma : « Il serait normal que Hewlett Packard rembourse les aides publiques spécifiques dont le groupe a pu bénéficier », mais il ne prit aucune mesure concrète dans ce but. Pas plus d'ailleurs que les collectivités locales, dirigées elles par la gauche, qui avaient apporté des millions à un trust aux profits plus que confortables.

Au procès de Vienne, un responsable patronal a affirmé que ce n'était « pas la faute de Sanmina, pas la faute de HP », mais « des conditions de concurrence forte ». Pourtant il y en a visiblement qui surnagent, les trusts et leurs actionnaires (2,1 milliards de dollars de bénéfice d'exploitation pour HP pour le 3e trimestre 2007), et ce sont eux qui font plonger les salariés.

Ainsi, au moment même où se tient le procès de Vienne, le même Sanmina ferme son usine de Tourlaville, proche de Cherbourg : une usine qui lui a été vendue par Alcatel il y a cinq ans.

La colère des ex-salariés de HP et Sanmina s'exprimait sur des panneaux tels que « HP, Sanmina nous ont enterrés vivants » ou « HP Sanmina tueurs d'emplois ». On ne peut mieux dire.

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