Le 18 octobre, et après ?19/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2046.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Le 18 octobre, et après ?

Sans doute pour conjurer l'impact de la journée du 18 octobre, les membres du gouvernement n'ont cessé de répéter qu'ils s'attendaient à ce qu'elle soit très largement suivie.

Mais, a rajouté Fillon, le gouvernement ne redoute pas cette journée. Tout comme Juppé en 1995, Fillon se veut, lui aussi, « droit dans ses bottes »... jusqu'à ce qu'il mange ses semelles !

La campagne du gouvernement et du patronat contre les soi-disant « privilégiés » n'a évidemment pas abusé les cheminots dont la majorité part avec une retraite de moins de 1300 euros.

Si le 18 octobre s'annonce comme un succès, c'est tout d'abord parce que les travailleurs ont fait les comptes et réalisé que la remise en cause de leur régime de retraite se traduirait non seulement par des années de travail supplémentaires mais surtout par une amputation considérable de leur future retraite. Quant aux sondages prétendant qu'une majorité de la population soutiendrait les attaques du gouvernement contre les régimes spéciaux, il suffit de rappeler que les mêmes instituts prétendaient qu'en 2005, la majorité était favorable au Contrat première embauche, avant que le CPE ne coule à pic devant les manifestations de la jeunesse, sans grand monde pour le soutenir.

Par la grève qui sera massive, les cheminots, les agents de la RATP, de l'EDF, de GDF ou ceux d'autres secteurs encore, affirmeront qu'ils rejettent les mesures par lesquelles le gouvernement veut amputer les retraites, donc réduire les conditions d'existence, après une vie de travail, de centaines de milliers de travailleurs.

Par leur grève, ils diront qu'ils n'acceptent plus les mesures qui s'en prennent aux travailleurs alors que dans le même temps, le gouvernement répand ses largesses au patronat et aux riches.

La grève du 18 octobre appelle évidemment une suite. Dans plusieurs secteurs, des cheminots ou des agents de la RATP poursuivront certainement la grève, ne serait-ce que pour montrer au gouvernement et aux directions syndicales qu'ils ne s'en laissent pas conter, qu'ils veulent donner leur avis et que celui-ci doit être entendu.

La CGT, la CFDT et l'UNSA et d'autres syndicats qui n'ont pas appelé à la reconduction de la grève du 18 doivent se rencontrer le 22 octobre pour, ont-ils dit, envisager une suite, y compris reconductible. Mais pour l'heure, ils se sont gardés de préciser leurs intentions.

Pourtant, bien des grévistes attendent que leur soit présenté un plan de mobilisation avec des échéances précises, datées ; que l'élan du 18 ne soit pas brisé, que leur propre mobilisation serve de point d'appui pour entraîner d'autres catégories de travailleurs qui, eux aussi, ont à subir la politique néfaste du gouvernement et du patronat.

Enfin, ce que les grévistes attendent, c'est d'être tenus informés de toutes les propositions qui pourraient être faites. Ils veulent être consultés et que leur avis exprimé soit respecté. C'est ainsi que pourra se construire, de la façon la plus démocratique et donc la plus efficace possible, la suite nécessaire au 18.

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