Franchises médicales : Le cynisme des gouvernants19/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2046.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Franchises médicales : Le cynisme des gouvernants

Les députés vont commencer la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008. S'il est voté, dès le 1er janvier prochain, des franchises de 50 centimes d'euro par boîte de médicament et par acte médical, et de 2 euros par transport sanitaire, ne seront plus remboursées par la Sécurité sociale. Elles resteront à la charge des malades, dans la limite d'un plafond de 50 euros par an.

En août dernier, Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, avait osé déclarer, sous prétexte que ces franchises sont censées financer le plan Alzheimer, les soins palliatifs et la lutte contre le cancer : « Quelle est la personne qui ne peut pas payer 4 euros par mois sur des objectifs aussi importants ? » Aujourd'hui, elle persiste et signe en affirmant qu'il s'agit là d'un « effort modéré ». Mais elle ne se risque pas à venir le clamer haut et fort dans une cité populaire.

Ces nouvelles franchises s'ajoutent au « forfait de 1 euro » non remboursé pour les consultations, les actes médicaux, les analyses et les examens radiologiques, et qui peut être prélevé jusqu'à quatre fois par jour. Et si ce racket-là est lui aussi plafonné à 50 euros par an, au total, avec les nouvelles franchises, on atteint déjà la somme de 100 euros par an et par adulte de plus de 16 ans, soit... 400 euros pour une famille avec deux grands enfants !

Et puis, c'est sans compter les dépassements d'honoraires de plusieurs dizaines d'euros pour certains spécialistes et radiologues, voire de centaines d'euros pour des chirurgiens. C'est sans compter non plus le forfait hospitalier à 16 euros par jour et la participation forfaitaire de 18 euros pour tous les actes d'un montant supérieur à 91 euros pratiqués au cabinet du médecin, à l'hôpital ou en clinique. Et c'est sans parler du déremboursement total ou partiel d'un grand nombre de médicaments.

Pour ceux qui peuvent se payer une « bonne » mutuelle, une partie de ces frais est remboursée. Mais pas tout. Le « forfait de 1 euro » ne l'est pas. Quant aux nouvelles franchises, dont il est prévu qu'elles le soient, elles feront s'envoler encore plus haut le niveau des cotisations à ces mutuelles.

Il faut tout le cynisme des nantis pour oser affirmer comme l'a fait la ministre de la Santé que toutes ces attaques relèvent d'un « effort modéré ». La réalité c'est qu'il s'agit d'une attaque en règle contre le pouvoir d'achat des classes populaires et contre la santé des plus démunis.

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