Copé, député et avocat : Carrière publique et petit commerce19/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2046.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Copé, député et avocat : Carrière publique et petit commerce

Jean-François Copé, ancien ministre, maire de Meaux, député et président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, est en même temps avocat. Il travaille, à temps partiel, pour une société qui traite de très grosses affaires. Elle fut par exemple le conseil de l'État pour la fusion GDF-Suez et ses clients peuvent se permettre de payer ses services 500 euros l'heure. Un membre de ce groupe a laissé entendre au journal Le Parisien que ce qui intéresse le cabinet n'est pas tant la compétence supposée de Copé que le carnet d'adresses qu'il s'est constitué à la faveur de sa carrière de politicien.

Un certain nombre des collègues UMP de l'ex-porte-parole du gouvernement trouvent que son avidité fait mauvais genre : il touche déjà 7 500 euros d'indemnités liées à son activité politique et pourrait s'en contenter, officiellement. De plus son activité extra-parlementaire risque de faire croire au public que le métier de député UMP n'est pas éreintant et laisse du temps libre...

Des députés de gauche, eux, avancent qu'il n'est pas moral d'être à la fois l'avocat de grands groupes privés et homme politique car, comme le dit Hollande, « il peut y avoir conflit d'intérêts ». Les dirigeants du PS s'y connaissent puisque Védrine, ancien ministre de Lionel Jospin, travaille dans le même cabinet que Copé et nombre de dirigeants socialistes sont aussi avocats d'affaires ou l'ont été, à commencer par Dominique Strauss- Kahn.

Mais à y réfléchir, y a-t-il vraiment « conflit d'intérêts » ? Un avocat d'affaires est quelqu'un qui se met au service des grands groupes capitalistes pour les conseiller dans leurs opérations. Mais en fait c'est aussi cela que fait l'État, sur une tout autre échelle. Par exemple l'avocat d'affaires « facilite » la fusion Suez-GDF et touche pour cela de gros honoraires. Mais c'est bien l'État qui privatise de fait GDF et qui choisit à qui il fait ce cadeau et dans quelles conditions.

L'État offre ses services aux patrons gratuitement (pour eux). Un Copé ne fait que compléter en leur proposant, à l'ombre de l'État et grâce à lui, de petits services avec un petit pourboire.

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