Visteon - Gondecourt (Nord) : Un mort pour la course au profit03/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2044.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Visteon - Gondecourt (Nord) : Un mort pour la course au profit

Jeudi 27 septembre, un ouvrier de 48 ans est mort à l'usine Visteon de Gondecourt, dans le Nord, où 700 salariés environ fabriquent des tableaux de bord et des panneaux de porte pour l'automobile.

Ce camarade de maintenance était en train de régler une machine de moussage lorsqu'il a été écrasé. On ne sait pas encore ce qui s'est passé exactement, mais ce qui est certain c'est que les conditions de travail sont de plus en plus insupportables. La production augmente sans cesse, pourtant la direction supprime des postes partout pour faire des économies et le stress est de plus en plus important : bien des travailleurs ont du mal à supporter cette ambiance.

De plus, avant les congés d'été, la direction a licencié 158 travailleurs sur 289 (plus une centaine d'intérimaires) à Bellignat dans l'Ain et en août elle a fait transférer des machines de ce site à Gondecourt. Ces machines ont été installées dans une grande pagaille, à coups d'heures supplémentaires, même le 15 août ; depuis deux mois, tout est sens dessus dessous, les chefs sont dépassés, il faut courir toujours plus. Évidemment, cela se fait au détriment de la sécurité, ce que des militants syndicaux dénoncent depuis des mois, mais la direction s'en moque. Et c'est dans ce contexte de course à la production que notre camarade a perdu la vie.

Dans l'atelier, le travail s'est arrêté après l'accident. Nous savons tous que l'encadrement exerce une pression continuelle sur tous les opérateurs pour arrêter le moins possible la production, même pour réparer les machines. Or il faut deux heures pour remettre en route la machine en cause...

Le lendemain, des " huiles " de Visteon au niveau européen ont débarqué, mais ce n'est pas sur eux que l'on peut compter pour embaucher le personnel nécessaire pour réduire les cadences et travailler en sécurité.

Partager