Fusion ANPE-Unedic : Simulacre de lutte contre le chômage03/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2044.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fusion ANPE-Unedic : Simulacre de lutte contre le chômage

La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a présenté mardi 2 octobre un projet visant à la fusion de l'ANPE (l'organisme chargé de proposer des emplois aux chômeurs) et de l'Unedic (la caisse qui verse les allocations chômage). Elle affirme, après Sarkozy, que cette fusion permettrait de ramener le taux de chômage à 5 % d'ici 2012, contre 8,2 % aujourd'hui.

La ministre prétend qu'avec ce nouvel organisme, les chômeurs seraient mieux conseillés, que chaque demandeur d'emploi disposerait d'un interlocuteur unique, que ce dernier n'aurait à s'occuper que de trente demandeurs d'emplois contre soixante aujourd'hui, etc. Et alors ? Pour qu'il y ait réellement moins de travailleurs au chômage, il faudrait qu'il y ait plus d'emplois. Or les plans de suppressions d'emplois, qui sont la cause première du chômage massif, continuent dans les entreprises privées, sans aucune restriction. De plus, le gouvernement a décidé de ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, ce qui détruira des milliers, voire des dizaines de milliers d'emplois supplémentaires tous les ans.

Alors, comme il n'est pas question d'empêcher les patrons de licencier ni d'arrêter de diminuer le nombre de fonctionnaires, il reste au gouvernement à manier les mots et les chiffres pour prétendre faire régresser le chômage.

Ainsi tout au long de l'hiver et du printemps 2007, jusqu'à l'élection présidentielle, le chômage n'a-t-il cessé de " diminuer ". On pouvait voir au journal télévisé un reportage sur une fermeture d'usine, suivi d'une interview de ministre affirmant qu'il y avait moins de chômeurs... Par précaution le gouvernement avait même demandé à l'Insee de ne pas publier ses chiffres, pourtant bien éloignés de la réalité.

Depuis août, le chômage est officiellement reparti à la hausse. Mais, d'après Christine Lagarde, c'est provisoire car " le dispositif des heures supplémentaires défiscalisées est désormais en vigueur ". Mais on ne voit pas en quoi donner la possibilité aux patrons de faire faire des heures supplémentaires plutôt que d'embaucher diminuera le chômage.

Alors, si le gouvernement veut atteindre son objectif de 5 % de chômage, il lui faudra encore modifier la façon de le comptabiliser. Mais le chômage réel, lui, perdurera.

Depuis plus de vingt ans que dure ce chômage massif, il semble être entré dans l'ordre des choses au point que Sarkozy et sa ministre de l'Économie peuvent qualifier de " plein emploi "et de but à atteindre pour 2012 le fait de ne compter que 5 % de chômeurs, soit largement plus d'un million de personnes.

Plus d'un million de travailleurs mis au rencart, des millions d'autres menacés en permanence de subir le même sort, voilà, d'après ses propres chiffres et ses propres déclarations, comment le gouvernement " investit dans le travail " !

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