Hutchinson - Châlette-sur-Loing (Loiret) : Le chantage de la direction19/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2042.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hutchinson - Châlette-sur-Loing (Loiret) : Le chantage de la direction

Depuis quelques mois, des rumeurs circulent à l'usine Hutchinson de Châlette-sur-Loing concernant l'avenir de l'Étanchéité (secteur où sont fabriqués les joints de portières et pare-brise pour l'automobile).

Depuis janvier, ce sont cent postes qui ont été supprimés sur toute l'usine, car les départs en retraite ne sont pas remplacés. De nombreux camarades intérimaires ont été licenciés. De plus, depuis le retour des vacances, la démolition de deux vieux bâtiments ajoute à l'inquiétude sur l'avenir de l'usine.

Pourtant, dans différents secteurs et justement à l'Étanchéité, les avertissements pleuvent pour des broutilles, des défauts qualité... Le chef de production a déclaré lui-même qu'il y aura des sanctions, invoquant comme prétexte la " pérennité du site ".

Dans un autre secteur, ce sont sans cesse des remarques pour quelques minutes de retard, et depuis juillet il faut passer tous les jours au bureau en fin d'équipe pour vérifier si on part à l'heure. On cherche de cette façon à nous mettre la pression.

Au thermoplastique de l'Étanchéité, il a été demandé à des volontaires de poser des congés pour cette semaine car il n'y aurait plus de travail. Pourtant, il y a encore quelques semaines, on en demandait pour travailler le samedi et même les ponts fériés afin d'honorer les clients comme Renault et Peugeot.

De même, à la préparation des mélanges du caoutchouc, c'est tous les vendredis qu'on nous demande de poser des congés, tandis qu'au 790, secteur de raccords, on nous demande de travailler le samedi.

Le directeur a dit en réunion qu' il n'y aura pas de licenciement en 2007, mais il ne se prononce pas pour 2008. La direction entretient ainsi l'inquiétude, justifiée ou non, sur l'avenir du site, pour chercher à nous imposer la flexibilité et une dégradation de nos conditions de travail.

Elle exerce ce chantage au nom de la " pérennité du site ", terme qu'elle affectionne particulièrement. Mais c'est bien le personnel qui, par son travail, assure depuis des années la pérennité du site, et non les actionnaires, qui se contentent d'empocher des bénéfices en augmentation.

En 2006, Hutchinson a rapporté au groupe Total, auquel il appartient, 122 millions d'euros contre 62 millions en 2005. Alors s'il y a quelque chose qu'il faut rendre flexible, ce sont plutôt les profits !

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