Couverture maladie : Des précaires et des femmes seules victimes d'un oukaze gouvernemental19/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2042.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Couverture maladie : Des précaires et des femmes seules victimes d'un oukaze gouvernemental

Il a fallu qu'un lecteur du Monde attire l'attention de ce journal sur un décret de février 2007 pour que le contenu de celui-ci soit mis en lumière, des mois après. C'est ainsi que les gouvernements peuvent bouleverser la vie de bien des gens par un simple décret, non soumis au vote, et passé inaperçu.

Le décret en question, daté du 14 février dernier, réduit considérablement les droits aux prestations en nature de l'assurance-maladie (soins et hospitalisation) de toute une série de personnes qui étaient jusque-là couvertes pendant quatre ans et ne le sont plus que pendant un an. Il s'agit d'une part de personnes en grande précarité, ayant travaillé 60 heures dans un mois ou 120 heures en trois mois, et d'autre part des femmes divorcées sans travail ou des veuves n'ayant ni retraite ni pension de réversion.

Les femmes qui ont trois enfants ne sont pas concernées par ce décret car elles bénéficient d'une couverture à vie. Par contre, les conjoints survivants qui ne travaillent pas et ne touchent aucune pension ni allocation, et dont les revenus non professionnels (loyer ou rente) dépassent 7272,11 euros par an (590,25 par mois) sont directement visés. Il ne restera à ces personnes qu'à cotiser pour bénéficier de la CMU, à hauteur de 8 % de leurs revenus au-dessus des fameux 7272 euros par an.

Sous le prétexte officiel d'empêcher des personnes qui auraient pu partir à l'étranger de bénéficier pendant quatre ans de cette couverture de la Sécurité sociale, le gouvernement Villepin a tout simplement privé des personnes particulièrement fragiles du peu de protection dont elles bénéficiaient. Et tout cela en catimini, dans le secret des cabinets ministériels !

Partager