"Plan de rigueur" pour la fonction publique06/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2040.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

"Plan de rigueur" pour la fonction publique

Dimanche soir 2 septembre Christine Lagarde, ministre de l'Économie et des Finances, a présenté, dans l'émission Grand Rendez-vous (Europe-1, Le Parisien et TV5), un véritable plan de bataille contre la fonction publique, reposant sur une réduction importante des effectifs. 23 000 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés en 2007, et ce sera le cas d'un fonctionnaire sur trois en 2008 et même d'un fonctionnaire sur deux en 2009, a-t-elle annoncé. C'est un plan de suppression d'emplois drastique, qu'elle a appelé " plan de rigueur ".

Mais voilà qu'interrogé un peu plus tard dans l'émission Grand Jury (RTL, Le Figaro, LCI), Claude Guéant, porte-parole de l'Élysée, et donc spécialiste, lui, de la langue de bois gouvernementale, n'a pas voulu parler de plan de rigueur mais de " plan de revalorisation ". Il s'agit bien de la même chose, mais selon lui, en supprimant une bonne partie des fonctionnaires et en faisant faire les mêmes tâches à ceux qui restent, on aura... revalorisé leur travail !

Quant à François Fillon, Premier ministre, interrogé le lendemain matin sur France-Inter, il a expliqué lui aussi qu'on ne pouvait pas parler de plan de rigueur, un terme qui fâche, et que sa ministre des Finances avait voulu dire qu'il faut gérer le budget de l'État avec rigueur ! Mais il en a rajouté aussitôt, prenant l'exemple de l'Éducation nationale et, notant qu'" il y a 900 000 enseignants et il y a 12 millions d'élèves, il a conclu : On peut faire mieux avec des effectifs moindres. " Autrement dit, il faudra que des enseignants moins nombreux produisent davantage d'heures de cours.

Ces déclarations sont une véritable provocation pour les enseignants, au moment où à l'occasion de la rentrée ils retrouvent leurs classes surchargées et leurs effectifs insuffisants. Ils sont en première ligne pour voir qu' il faudrait au contraire un effort beaucoup plus important, en moyens et en personnel, pour éduquer et former une jeunesse de plus en plus déboussolée et sans grande confiance dans son avenir.

Mais Sarkozy et ses amis, chacun avec leurs mots, sont bien décidés à récupérer sur les services publics, à commencer par l'Éducation nationale, les cadeaux fiscaux qu'ils ont promis aux plus fortunés.

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