Panama : Les écluses et Noriega06/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2040.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Panama : Les écluses et Noriega

La justice française vient de demander l'extradition de l'ancien dictateur du Panama, Manuel Noriega.

Panama est un petit pays stratégique, parce qu'il fait la jonction entre l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, mais aussi parce qu'il est traversé par le fameux canal qui connecte les océans Atlantique et Pacifique. À partir des années soixante-dix, Panama est aussi devenu un paradis des banques écrans et des trafics en tout genre, trafics dont les dictateurs locaux ont toujours su profiter.

Militaire haut placé, puis dictateur à partir de 1983, Noriega fut pendant des années un bon serviteur des intérêts du capitalisme américain. Il avait même été agent de la CIA au moment où Bush, le père de l'actuel président, en était le directeur. Mais vers la fin des années quatre-vingt le gouvernement américain trouva qu'il était un peu trop indépendant et qu'il ne soutenait pas assez les États-Unis dans leur lutte contre le pouvoir sandiniste du Nicaragua tout proche. Après des pressions financières et politiques, le gouvernement américain décida d'intervenir militairement, dans ce pays qu'il considère comme son arrière-cour, pour capturer Noriega. Ramené aux États-Unis, Noriega fut condamné en 1992 et emprisonné pour trafic de drogue.

Les rapports de Noriega avec la France, bien que plus lointains, ont suivi la même évolution : en 1987, Noriega fut décoré de la Légion d'honneur, mais en 1999 il fut condamné par le tribunal correctionnel de Paris pour blanchiment d'argent de la drogue... par contumace.

Aujourd'hui, alors qu'il sort des prisons américaines, Noriega semble être encore un homme influent dans son pays : il y aurait beaucoup de " noriéguistes " haut placés au Panama. Or un projet important d'élargissement du canal doit débuter bientôt. Et dans ce chantier, les intérêts français ne sont pas absents. Comme l'a dit l'ambassadeur de France au Panama à un quotidien du pays : " Notre force, ce sont les écluses, et nous comptons y participer. "

Entre cet intérêt de la France pour Panama et le désir de remettre Noriega à l'ombre pour la prochaine période, il n'y a peut-être qu'un pas.

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