Le ministère du Travail a récemment publié ses chiffres concernant le travail en intérim. Ils sont éloquents : l'emploi intérimaire a augmenté de près de 10 % au premier trimestre 2007. Il y avait 677 100 salariés employés en intérim fin mars 2007, soit 60 300 de plus qu'au 31 décembre 2006. Et ce " rebond exceptionnel ", comme le qualifie le rapport, s'observe dans tous les secteurs, en particulier dans l'industrie, à commencer par l'automobile ou le secteur agro-alimentaire, et dans le bâtiment.

Autrement dit, les patrons recourent de plus en plus fréquemment à cette forme de travail, plutôt que d'embaucher des salariés en fixe. L'intérim leur permet une flexibilité maximum, sur le dos des salariés, qui travaillent en fonction du bon vouloir des patrons et de leurs carnets de commande, et donc avec des salaires souvent très irréguliers. Bien sûr, ils ne peuvent organiser ni leur vie personnelle ni leur vie de famille, la pratique étant d'appeler au téléphone l'intérimaire la veille pour le lendemain. Et de le remercier aussi facilement.

Il y a longtemps que le travail intérimaire ne se limite plus au remplacement des personnels en maladie. Son développement est un vrai recul pour l'ensemble des salariés.