Bondy (Seine-Saint-Denis) : Les résidents de la clinique Michelet en lutte06/09/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/09/une2040.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bondy (Seine-Saint-Denis) : Les résidents de la clinique Michelet en lutte

Depuis cet été, les 150 résidents de l'ex-clinique Michelet de Bondy (Seine-Saint-Denis) sont entrés en lutte. Le maire, Gilles Roger, vient en effet de prononcer une procédure de fermeture administrative.

Il invoque le fait que le propriétaire de la clinique loue de minuscules chambres de 10 à 20 m² pour 500 euros par mois, quand ce n'est pas plus, profitant de la précarité des travailleurs immigrés, dont de nombreux sans-papiers, obligés pour se loger de le faire à n'importe quel prix. Ce propriétaire n'a pas hésité, lorsque d'ex-habitants de la clinique ne pouvaient plus payer leur loyer, à changer les serrures en leur absence, les expulsant comme des malpropres. L'an dernier encore, il louait l'ex-salle de radiologie, alors que celle-ci n'avait pas été décontaminée et ne comportait aucune aération... Ce chirurgien-anesthésiste de profession est décidément aussi aux petits soins avec ses locataires !

Mais en prononçant la fermeture, le maire PS de Bondy ne fait qu'aggraver la situation des immigrés qui étaient ainsi logés. Il aurait pourtant les moyens de faire pression sur la Préfecture pour obtenir la régularisation de ceux d'entre eux qui n'ont pas de papiers, et de proposer des solutions de relogement décent à tous. Mais il préfère sans doute réaliser des opérations immobilières plus intéressantes.

Alors qu'ils sont dans l'attente du jugement opposant le propriétaire au maire, des résidents ont donc décidé d'occuper la clinique et de s'adresser aux habitants de la ville pour demander leur soutien. L'accueil de la population est souvent chaleureux. Ils réclament, avant toute chose, la régularisation des sans-papiers et de leurs enfants, ayant conscience que sans cela, ils continueront à être à la merci de leur propriétaire, de la Préfecture ou encore de la Mairie, qui tous jouent, à leur manière, de la situation en se renvoyant la balle depuis des années.

Cette situation est révélatrice de la vie que mènent beaucoup de sans-papiers : rackettés par des marchands de sommeil, expulsés par des municipalités cherchant à faire grimper le prix des terrains, harcelés par les préfectures et surexploités par un patronat bienheureux de pouvoir embaucher une main-d'oeuvre sans aucun droit.

Mais les résidents de la clinique Michelet sont décidés à ne pas se laisser faire, avec la solidarité d'une partie de la population.

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